Etude apprentissage
Sous la coordination des chambres professionnelles co-responsables de la formation professionnelle (Chambre des salariés-CSL, Chambre d’Agriculture, Chambre de Commerce et Chambre des Métiers), l’Université du Luxembourg a mené une analyse relative à la plus-value de l’apprentissage au Luxembourg pour les apprentis, les entreprises formatrices et l’économie en général.
Le but de la formation professionnelle consiste pour les chambres professionnelles à doter les jeunes de compétences indispensables dans un monde en pleine mutation et à permettre aux entreprises de couvrir leurs besoins en compétences. L’apprentissage se caractérise par l’intégration systématique d’un enseignement pratique en milieu professionnel dans le parcours de formation. C’est là que réside sa force principale avec un accès particulièrement rapide et durable au marché du travail pour les détenteurs d’un DAP. A travers la présente étude, les chambres professionnelles ont souhaité porter un regard plus nuancé sur la formation en alternance sous contrat d’apprentissage pour en dégager des pistes tangibles en termes d’amélioration, tout en intégrant la perspective des apprentis et des entreprises formatrices.
Les résultats de l’étude sont encourageants et mettent en évidence la plus-value de l’apprentissage, ce qui conforte les chambres professionnelles dans leurs efforts continus pour valoriser davantage l’apprentissage et œuvrer en faveur de dispositions légales permettant de développer des programmes en format dual, sous contrat d’apprentissage, à tous les niveaux de l’enseignement (notamment DT et BTS) offrant ainsi aux diplômés de la formation professionnelle des possibilités supplémentaires pour acquérir, dans une vision de lifelong learning, des qualifications supplémentaires.
Les résultats clés de l’étude apprentissage
Une plus-value avérée de l’apprentissage et un pilier phare pour assurer une main-d’œuvre qualifiée en entreprise
Si l’apprentissage en entreprise constitue une véritable plus-value pour 90% des répondants, il s’affiche également pour tous les répondants comme un facteur clé pour la réussite de la formation. Il est également intéressant de noter que pour 56% des entreprises, les apprentis sont trop jeunes et manquent de maturité quand ils doivent se décider pour un apprentissage, alors que seulement 35% des apprentis sont de ce même avis.
Les entreprises formatrices ont affirmé leur intention de former des apprentis pour assurer la continuité d’une main-d’œuvre qualifiée, mais aussi pour donner une opportunité d’apprentissage aux jeunes. 40% des entreprises formatrices indiquent vouloir former plus d’apprentis à l’avenir.
L’apprentissage - une source d’épanouissement professionnel
En ce qui concerne le choix de leur formation, les apprentis (55%) indiquent des motifs en lien avec le plaisir d’effectuer des tâches manuelles, leur intérêt pour les compétences techniques ou encore les perspectives professionnelles.
Il est également intéressant de mentionner que 76% des apprentis affirment vouloir continuer à travailler dans le métier dans lequel ils se forment contre 17,7% qui restent indécis et 6,3% qui souhaitent faire autre chose après leur apprentissage.
Une voie pour doter les jeunes des compétences indispensables dans un monde en pleine mutation
Une large majorité des apprentis (plus de 80%) apprécient la formation en entreprise, tant au niveau de leur préparation que de leur intégration, et éprouvent une grande estime pour leur travail. Ce point est particulièrement encourageant, si l’on considère que l’orientation professionnelle en amont de la formation ne reçoit qu’une appréciation mitigée. 55% des apprentis affirment avoir été bien orientés, mais seuls 1% des élèves ont pu profiter des outils d’orientation des chambres professionnelles (Basic-check de la CSL/CdM et Talent Check de la CC).
Parmi les apprentis sondés, 45% affirment vouloir continuer à se former. Ceux qui n’ont pas cette intention invoquent comme raisons principales le fait d’avoir des projets différents, de préférer continuer en formation continue ou encore, des problèmes financiers.
L’analyse a fait ressortir des résultats qui vont permettre de travailler sur l’optimisation de certains aspects, comme par exemple l’offre de formation, l’orientation positive des apprentis, la coordination et l’imbrication entre les enseignements en entreprise et au lycée, l’adaptation aux changements technologiques de certaines formations existantes et le flux d’information entre les lycées et les entreprises formatrices.
Au vu de ces résultats encourageants, l’apprentissage est plus que jamais une réponse pour pallier le manque de main-d'œuvre qualifiée dont souffre l’économie luxembourgeoise. Des analyses complémentaires sont d’ores et déjà en cours de développement, notamment pour mieux cerner certaines nuances sectorielles et dégager d’autres pistes d’action visant à développer des parcours d’apprentissage en fonction des besoins du terrain.
L’étude apprentissage – méthode et démarche
Afin de mieux cerner la perception des entreprises formatrices et des apprentis par rapport à la formation sous contrat d’apprentissage au Luxembourg, des questionnaires ont été élaborés pour permettre de confronter l’opinion des chefs d’entreprises et tuteurs responsables de l’enseignement pratique en entreprise avec celle des apprentis. La collecte des données s’est achevée en avril 2022 avec un taux de réponse représentatif. En effet, sur 2.929 apprentis sollicités, 1.031 ont répondu à l’enquête (35%) et sur 2.094 entreprises formatrices, 716 ont répondu au questionnaire (34%).
Communiqué par la Chambre des salariés, la Chambre de Commerce, la Chambre des Métiers et la Chambre d’Agriculture.
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