BCFL
Un an, jour pour jour, après sa prise de fonctions, Franz Fayot, Ministre de l’Economie et Ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire du Grand-Duché de Luxembourg, est intervenu, le 4 février dernier, au cours d’un webinaire qui a rassemblé près d’une centaine de membres et partenaires du BCFL.
Evoquant tour à tour la gestion de la crise actuelle au Luxembourg mais aussi l’amitié solide France - Luxembourg et la nécessité de continuer à coopérer à l’échelle européenne et globale, le ministre a ensuite présenté le plan de relance luxembourgeois avant de se prêter au jeu des questions - réponses venues ponctuer sa présentation riche.
Auparavant, le ministre avait officiellement et chaleureusement accepté la demande du Business Club France-Luxembourg, portée par Madame l’ambassadeur Martine Schommer, également Vice-présidente du BCFL, de figurer au sein de son Comité d’honneur.
Lors de son intervention, introduite par Monsieur Christopher Baldelli, Président du BCFL, Monsieur Fayot a insisté sur différents points, à commencer par le caractère privilégié de la relation France-Luxembourg, d’autant plus crucial en cette période de crise.
Au – delà de leur proximité linguistique et géographique, au-delà des valeurs que partagent les deux pays, au-delà de leur rôle moteur dans la construction européenne, la crise actuelle a confirmé non seulement la contribution majeure des frontaliers, notamment Français, à l’économie luxembourgeoise mais elle a également révélé la coopération bilatérale étroite existant en matière de Santé. Ce dont témoigne, par exemple, la forte contribution de soignants français dans le système de santé du Grand-Duché ou encore l’accueil de patients français dans des établissements de soins luxembourgeois.
S’agissant de la crise que le monde subit, en lien avec la pandémie de COVID-19, le Ministre a précisé que dès la mi-mars 2020, le gouvernement luxembourgeois a agi rapidement, comme son voisin français, et mis en place un vaste ensemble de mesures urgentes pour soutenir l’économie, moyennant un véritable programme de stabilisation.
« A ce moment-là, il s’agissait de répondre au plus vite aux besoins de liquidités des entreprises, de faciliter leur financement bancaire et d’étaler les paiements liés aux échéances fiscales ou sociales. En d’autres mots, l’objectif premier était de stabiliser l’économie face au double choc de l’offre et de la demande causé par les mesures de confinement ».
A la suite de ce plan d’urgence, le Gouvernement luxembourgeois, en accord avec la voie empruntée par l’Union Européenne - dont la feuille de route pour la relance visait une Europe plus résiliente, plus durable et plus juste - a, lui aussi, annoncé son plan de relance "Neistart", qui signifie «Nouveau départ», dès le mois de mai.
Cependant, et donc avec un optimisme prudent, le Ministre a rappelé que la remontée des infections au coronavirus dans de nombreux pays s’est, de nouveau, accompagnée de mesures de restrictions qui vont continuer de peser sur l’activité en 2021, y compris au Luxembourg et en France.
« La sortie de crise se faisant attendre plus longtemps que prévu, la plupart des mesures de soutien mises en place par le gouvernement ont ainsi été prolongées jusqu’à fin juin pour certaines et même, jusqu’à fin décembre 2021, pour d’autres ».
Envisageant précisément la sortie de crise, Monsieur Fayot a rappelé que le Luxembourg disposait de fondamentaux solides, parmi lesquels une situation saine de ses finances publiques qui octroie donc une certaine marge de manœuvre.
De plus, le gouvernement avait déjà tracé la voie vers une économie numérique, intelligente et durable, en adoptant, dès 2016, la stratégie Troisième Révolution Industrielle et en se dotant, depuis peu, d’une cellule d’étude prospective, nommée « Luxembourg Stratégie », fortement inspirée du modèle de « France Stratégie » et dont le ministère de l’Economie avait reçu certains responsables à cet effet.
Ainsi, et de manière non partisane, « cette nouvelle cellule aura pour mission d’élaborer des stratégies à long terme pour le développement et la transition économiques du Luxembourg, en intégrant les aspects sociaux et environnementaux », confirmant ainsi le plein engagement du Luxembourg vers le soutien durable de son économie et de ses entreprises, en vue de relever les défis posés par la pandémie.
En guise de conclusion, Monsieur Carlo Thelen, CEO/Directeur Général de la Chambre de commerce du Luxembourg et également vice-président du BCFL, a brossé un tableau de l’économie luxembourgeoise mitigé car certains secteurs évoluent bien malgré la crise tandis que d’autres sont toujours en souffrance. De même s’agissant du télétravail qui se révèle être un bon outil ponctuellement mais au détriment de la créativité et du lien social…
Rejoignant les pistes évoquées par M. Thelen, au sujet notamment de la compétitivité des entreprises, de l’attractivité, de la formation, de la simplification administrative ou encore de la digitalisation, le ministre a conclu sur une note d’espoir tenant à la fois à la stratégie vaccinale et au développement de nouveaux secteurs d’activité et particulièrement de niches d’innovation, ajoutant « Profitons de ce grand bouleversement pour reconstruire mieux et plus durablement !».