Créée en 1920, Fortuna Banque est une société coopérative au capital 100% luxembourgeois. Elle a toujours su conserver son fort ancrage local, en étant installée depuis sa fondation à la même adresse au cœur de la capitale luxembourgeoise, tout comme en soutenant celles et ceux (particuliers, entreprises, artistes, clubs locaux, associations ...) qui construisent l'économie du Grand-Duché depuis 1920. Depuis sa création, Fortuna Banque offre toute une gamme de services à ses clients pour leurs besoins quotidiens (compte courant, épargne, dépôt à terme, dépôt titre, e-banking) et se veut être un partenaire fiable pour le financement des projets immobiliers, pour les particuliers ou les professionnels. Fortuna compte près de 30 employés et 6000 clients, principalement locaux. Depuis dix ans, elle a entamé une phase de modernisation tout en souhaitant garder l'esprit familial de ses débuts.
Entretien avec Jerry Grbic, Directeur général et Mike Felten, Directeur.
Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?
Tout en conservant notre philosophie, nous nous tournons vers l'avenir. Nous souhaitons donner un nouveau dynamisme et une nouvelle croissance à nos activités en nous associant à Bank of Beirut, qui sera le nouvel actionnaire de Fortuna. Toujours dans cet optique de développement, nous avons pour projet de rénover nos deux bâtiments classés à Luxembourg Ville. Ceci dans une vision plus durable et en mettant l'humain au cœur de ce projet. Puis, comme beaucoup, nous travaillons sur la digitalisation de la banque.
Quelle est la réalisation dont vous êtes les plus fiers ?
De plusieurs choses ! Tour d'abord, d'avoir pu migrer sur un nouveau système informatique en un temps record - à peine neuf mois -, ce qui nous permet aujourd'hui d'alléger le travail des équipes sur certaines tâches. Puis, d'avoir pu accompagner le développement de la banque depuis une dizaine d'années. D'une banque essentiellement de dépôts et de prêts, nous sommes également maintenant une banque de placements et nous proposons des services d'e-banking. Nous avons doublé notre effectif, augmenté de façon significative la part des crédits et avons contribué à nous forger une place solide sur le marché. Enfin, nous avons intégré le développement durable dans nos produits bien avant " l'effet de mode " avec l'Oeko-Dépôt, qui fête ses 10 ans cette année. Ce produit, qui est encore amené à évoluer, se base sur le principe de " best in class " et s'intéresse aux fonds ayant les meilleures caractéristiques dans des domaines tels que les sources d'énergies alternatives, la lutte contre le changement climatique, les transports écologiques, la santé par l'alimentation, la démographie, la préservation des écosystèmes ou autres thématiques du futur.
Quels sont les grands défis auxquels vous devez faire face dans votre secteur d'activité ?
Pour l'heure, notre taille plus humaine nous a permis d'être plus réactifs et plus flexibles que des grandes banques, mais l'accélération de la digitalisation est pour nous un défi de taille. Par ailleurs, les GAFA et des grands concurrents vont continuer à développer les Fintech, qui prendront plus d'importance et il nous faudra suivre. Nous espérons que grâce à notre nouvel actionnaire nous allons pouvoir répondre à ces demandes de l'écosystème. Autre défi, celui de l'attraction de talents. Trouver les bonnes personnes et les garder est difficile. Puis, évidemment, l'amoncellement de réglementations ces dernières années dans le secteur financier est un véritable challenge au quotidien pour qui doit s'y conformer. Enfin, nous citerons les taux négatifs que nous subissons et qui portent préjudice à toutes les parties, y compris les épargnants.
Si vous pouviez changer une chose dans votre secteur d'activité, quelle serait-elle ?
Ce serait la perception que le grand public a des banques. Une banque comme la nôtre finance l'économie locale et réelle au travers de l'habitation, des prêts personnels et autres et nous sommes bien loin de ces banques qui ont précipité la crise mondiale de 2008. Il est essentiel de distinguer les banques d'investissement des banques de détails, comme Fortuna, puisqu'elles n'ont pas du tout la même vocation. Nous nous considérons comme une PME, et dans ce cadre, nous sommes proches de nos clients et bien conscients de leurs réalités.
Texte: Corinne Briault - Photos: Pierre Guersing