Les Laboratoires Ketterthill sont nés de la fusion en 2003 des Laboratoires Ketter (créés en 1956) et des Laboratoires Thill (créés en 1946) et sont actifs dans l’analyse de biologie médicale au Grand-Duché de Luxembourg.
Les Laboratoires Ketterthill emploient aujourd’hui près de 220 salariés à travers un réseau national de plus de 70 centres et lieux de prélèvements. Ils offrent un service de proximité aux patients et mettent à disposition des prescripteurs une série de services pour les accompagner dans leurs missions de diagnostics et de traitement des patients.
En 2005, le laboratoire crée un département spécialisé en immuno-pathologie (le LLIP – Laboratoire luxembourgeois d’immuno-pathologie). En 2011, Ketterthill intègre le groupe Cerba HealthCare (anciennement Cerba European Lab). Puis, le laboratoire décide de se lancer dans un projet d’envergure initié début 2012 : le déménagement de son plateau technique à Belval. Déménagement motivé par un manque cruel de place pour les différents services techniques et supports et pour les personnels installés depuis 2003 dans la zone industrielle Um Monkeler à Esch-sur-Alzette, dont le nombre a pratiquement doublé. Le nouveau bâtiment regroupe toutes les compétences des laboratoires : hématologie, biochimie clinique, sérologie infectieuse, microbiologie, biologie moléculaire, hormonologie, fertilité, immunologie, ainsi qu’un centre d’accueil et de prélèvements.
Les Laboratoires Ketterthill ont mis en place un système innovant de chaîne robotique permettant l’automatisation des tâches de prétraitement, d’acheminement et d’archivage des échantillons. Entretien avec le Dr Stéphane Gidenne – administrateur délégué des Laboratoires Ketterthill.
Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?
« Il y en a plusieurs. Nous cherchons sans cesse à développer l’excellence opérationnelle de nos services qui doivent être remarquables non seulement pour les patients, mais également pour les médecins. Ainsi, nous travaillons sur l’amélioration de nos processus avec le matériel que nous avons intégré dans notre démarche qualité afin, par exemple, qu’à 19 h tous les résultats soient rendus.
Dans ce cadre également, nous avons développé récemment un nouveau site internet pour que les patients et les médecins retrouvent les résultats de leurs analyses.
Pour compléter ces services, notre équipe médicale composée de biologistes se tient en permanence à disposition des patients et des médecins prescripteurs pour leur apporter aide et conseil dans l’interprétation des résultats. Nous travaillons encore au développement du dossier de soins partagé. Il s’agit d’une plateforme sécurisée à laquelle seuls les prestataires autorisés ont accès pour partager et consulter des dossiers médicaux.
Nous avons encore quelques projets de rapprochement avec l’Uni et de développement de notre département LLIP, orienté vers la recherche et l’identification des auto-anticorps dans le cadre, par exemple, des maladies inflammatoires, des maladies spécifiques d’organes ou neurologiques.
Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fier ?
« Le projet d’implantation du laboratoire à Belval est une belle réussite tant au niveau technologique qu’au niveau humain, car tous les membres des équipes se sont vraiment beaucoup investis dans cette nouvelle installation. Nous sommes le 4e laboratoire au monde à se doter d’une telle technologie et les premiers au Luxembourg, nous recevons des visites de très gros laboratoires américains et japonais qui viennent voir nos installations.
Quels sont les grands défis auxquels vous devez faire face dans votre secteur d’activité ?
« Au quotidien, transmettre les résultats les plus fiables, le plus rapidement possible, pour que la prise en charge du patient, s’il y a besoin, soit également la plus efficace possible. Dans notre secteur, aujourd’hui, nous devons faire face à un grand bouleversement depuis l’apparition d’internet et de nouveaux sites d’échange d’informations médicales. Le premier réflexe du patient maintenant, c’est d’aller voir sur internet pour établir un autodiagnostic et la prescription médicale qui l’accompagne. Tout le monde peut s’improviser médecin et cela peut s’avérer contre-productif et dangereux. Dans le même ordre d’idées, nous devons faire face à toute une série d’objets qui débarquent sur le marché et que les patients peuvent se procurer facilement, qui proposent de faire diverses analyses. Bien souvent, ces dispositifs ne sont pas très fiables ou se dérèglent rapidement et peuvent fausser le diagnostic !
Si vous pouviez changer une chose dans votre secteur d’activité, quelle serait-elle ? Que pourrait faire la Chambre de Commerce en ce sens ?
« Ce serait de faire connaître au plus grand nombre nos métiers et nos manières de travailler, afin de montrer que la technologie est une chose, mais qu’un laboratoire ce n’est pas seulement une machine, qu’il y a des êtres humains derrière les analyses. Puis, bien que les relations avec nos ministères de tutelle soient très cordiales, nous souhaiterions avoir plus d’échanges. Ainsi, la décision de baisser de 20 % les tarifs des actes des laboratoires d’analyses médicales a été brutale pour notre secteur et sans aucune discussion préalable. Il serait bienvenu de réfléchir tous ensemble, hôpitaux, laboratoires, ministères, caisses de maladie, etc., et de se rendre compte que nous pouvons collaborer et que nous ne sommes pas en concurrence, mais complémentaires. »
En chiffres
- 4.800 m2 de surfaces de travail dans le laboratoire d’Esch / Belval
- 200 m de chaîne robotique
- 259.000 prélèvements par an
- 165.000 patients par an
- 120 analyses par jour au sein du LLIP enprovenance du Luxembourg, mais aussi de Belgique, France, Allemagne, Portugal, Italie, Suisse et Grèce
- 5.000 sérums de référence
- 70 lieux de prélèvements sur le Grand-Duché
- 1.400 dossiers par jour
- 1.000.000 de tubes de sang par an
Texte : Corinne Briault - Photos : Emmanuel Claude / Focalize