Né en 2011, TaDaweb est un logiciel de veille créé par une start-up luxembourgeoise du même nom. L’outil se caractérise par une grande richesse de fonctionnalités et une technologie puissante. TaDaweb comprend une équipe cosmopolite de neuf personnes venant de Belgique, de France et de Nouvelle-Zélande et jouit déjà d’une réputation enviable.
Pourquoi avoir lancé TaDaweb ?
« TaDaweb a été créé le 28 décembre 2011 et compte actuellement neuf personnes. L’idée est née d’une frustration lors de mes recherches d’informations sur le web. À l’époque, je travaillais pour Sun Microsystem et chaque jour, je devais répéter les mêmes opérations lors de mes recherches d’informations sur internet. J’ai donc eu envie de développer une technologie pour parvenir plus rapidement aux résultats. J’ai quitté Sun pour reprendre des études universitaires à Bruxelles et je suis parti quatre ans en Nouvelle-Zélande pour me rapprocher du monde anglo-saxon. La technologie de TaDaweb est le fruit d’une recherche de 10 ans que j’ai menée en parallèle de ma carrière professionnelle en tant que responsable de la sécurité informatique dans le secteur des télécoms.
Comment ça marche ?
« TaDaweb est une plateforme de veille et d’intelligence stratégique permettant l’extraction, l’organisation et la publication d’informations à partir de sources web. Un chemin de sélection collecte, un traitement se constitue au cours duquel les données sont affinées, filtrées, dédoublonnées et mises en forme pour générer un résultat, ce qui représente une économie de temps pour le veilleur qui peut se concentrer sur l’essentiel : la pertinence des résultats. La veille stratégique est de plus en plus souvent intégrée à la prise de décision en entreprise.
Concrètement, TaDaweb se compose d’un dashboard en ligne et d’un logiciel à installer, le TaDaweb Creator. C’est à partir de ce dernier que vous allez configurer vos veilles, l’espace en ligne servant plutôt à la consultation et au partage de ces organisations particulières (les « TaDas »). Chaque TaDa peut être configuré de manière à vous alerter automatiquement par e-mail lorsqu’un nouveau contenu apparaît. Il est aussi possible de mettre en forme ces données dans un ‘journal’ que l’on peut ensuite partager et qui se régénère automatiquement une fois configuré. L’utilisateur à la main sur tout le processus de veille, c’est lui le chef d’orchestre et c’est ce qui fait notre force.
Qui sont vos clients ?
« TaDaweb s’adresse aux sociétés qui ont un besoin d’information précis et son champ d’application est vaste. Ce peuvent être des banques ou cabinets d’avocats qui recherchent des informations légales ou qui souhaitent se tenir informés en matière de législation européenne, mais aussi des sociétés qui s’intéressent à ce que fait la concurrence ou qui sont à l’affût de nouveaux prospects. Des développeurs utilisent notre plateforme comme moyen d’acquisition et de transformation d’informations sur internet pour enrichir leurs propres applications.
Pourquoi le Luxembourg ?
« Nous avons essayé de démarrer l’entreprise à Bruxelles, mais nous avons eu du mal à trouver des investisseurs et un incubateur qui nous correspondaient. Après que notre idée d’entreprise a été sélectionnée lors de l’ICT Spring de Luxembourg, nous avons rapidement tissé un réseau de relations au Grand-Duché. C’est un pays très ouvert, où l’on accède rapidement à des personnes clé. La situation géographique du Luxembourg est idéale et le régime d’imposition des sociétés est avantageux. Nous y avons aussi trouvé notre premier client, le gouvernement luxembourgeois, un incubateur attrayant, le Technoport, et deux investisseurs, l’un privé, Rollinger Venture Capital et l’autre semi-public, les fonds CD-PME, contrôlés à 50 % par l’État luxembourgeois.
Vous venez de rentrer de Dublin. Voyagez-vous souvent ?
« Oui, il est vital pour nous de bouger et nous nous rendons fréquemment à Dublin, Londres ou San Francisco. C’est là que tout se joue. TaDaweb intègre beaucoup de technologies des géants de l’internet qui sont implantés à Dublin (Microsoft, Google, Twitter, Facebook, LinkedIn…). Tout va très vite et nous devons nous tenir sans cesse informés. Nous avons accès à l’accélérateur londonien Microsoft Ventures, au coeur de la sphère technologique de Londres, et nous pouvons bénéficier d’un accompagnement privilégié offert par Microsoft pour permettre aux startup de franchir un nouveau cap dans leur croissance. Aux États-Unis, nous sommes conseillés par Ben Sykes, qui n’est autre que la personne qui se cache derrière Google Adwords. L’année dernière, nous nous sommes rendus à San Francisco où nous avons été sélectionnés pour participer au salon Techcrunch Disrupt, l’événement star de l’univers des start-up dans la Silicon Valley. Pendant trois jours de conférences et de networking, vous baignez au coeur des innovations et des tendances qui vont envahir le monde dans les années à venir.
D’où vient le nom TaDaweb ?
« Nous cherchions un nom pour la société. Ma compagne s’est levée un matin et a annoncé : ‘TaDaaa…’ comme lorsque vous avez trouvé une idée et c’est devenu TaDaweb (rires) ! Finalement, TaDa, c’est DaTa (data : données en anglais, ndlr) à l’envers et ce que nous faisons au sein de TaDaweb, c’est de prendre les données du web et les transformer pour aboutir à un résultat.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors de la création de TaDaweb ?
« Nous avons été bien conseillés par l’Espace entreprises de la Chambre de Commerce et Luxinnovation, entre autres. Les procédures pourraient être plus simples, mais ce n’est pas ce qui a été le plus dur. La plus grande difficulté pour une entreprise comme la nôtre est de garder les meilleurs éléments. Contrairement aux États-Unis, il n’existe pas de moyen simple pour établir un plan de stocks options au Luxembourg. Pourtant, c’est une des clés du succès pour une entreprise de donner des parts de la société aux associés et aux salariés. Cela permet d’attirer des talents et de les garder au sein de la société.
Auriez-vous un conseil à donner à un jeune entrepreneur qui souhaite se lancer dans une activité ?
« Il n’y a pas d’âge pour se lancer et il est normal, je pense, de traverser des périodes d’incertitude. Mais quand un client de référence signe un contrat avec nous ou quand nous recevons des compliments de journalistes ou d’utilisateurs, cela nous conforte dans l’idée que nous sommes sur la bonne voie. Il est nécessaire d’avoir une vision d’avenir et de savoir la transmettre à ses employés et aux investisseurs. Le but est de faire grandir la société. Il faut être confiant et garder un esprit positif. Il faut aussi trouver le bon staff, savoir s’entourer et s’associer avec les bonnes personnes. C’est primordial. Car même si la technologie est bonne, elle ne fait pas tout !
Avez-vous une devise ?
« ‘Qui tente rien n’a rien.’ Cette phrase figure en grand à l’entrée du bâtiment de la société. Une belle source d’inspiration, non ?
Qu’est-ce qui vous motive dans la vie ?
« Ma passion, c’est de savoir comment l’information est capturée, puis partagée. C’est l’idée qui est à l’origine de ma société. Quand vous lancez votre propre société, vous êtes pris dans l’aventure. Vous y pensez le jour, la nuit, tout le temps. Vous vivez à un rythme intense.
Un mot ou une idée que vous aimez ? Que vous n’aimez pas ?
« J’aime rendre possible l’impossible. Mark Twain disait très justement : ‘Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.’ C’est une formidable invitation au courage et à l’action. Je n’aime pas les esprits pessimistes.
Quel est votre meilleur souvenir professionnel ?
« Je vous réponds sans aucune hésitation ! La satisfaction de nos clients. Ce qui me fait toujours plaisir, c’est faire plaisir. »
Texte : Marie-Hélène Trouillez - Photos : Gaël Lesure