EEN
Pour la 3ème fois consécutive et ce, dix-huit mois après le lancement du Plan d’Investissement pour l’Europe et un an après celui du Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI), la Chambre de Commerce du Grand-Duché de Luxembourg et son « Enterprise Europe Network-Luxembourg, ensemble avec la Représentation de la Commission européenne au Luxembourg, ont choisi de mettre à nouveau à l’honneur le Plan d’Investissement de l’UE, communément appelé « Plan Juncker» à travers l’organisation d’une table ronde très animée avec un panel de haut niveau le 16 juin 2016 dans ses locaux. Au cours de cette matinée, c’est le « Volet PME » de cette initiative européenne dédiée spécifiquement aux petites et moyennes entreprises innovantes qui a été choisi pour retenir l’attention, d’autant que, pour ces dernières, le besoin et l’accès aux liquidités représentent un levier incontournable de leur développement futur.
Cette initiative prend une résonnance toute particulière puisqu’elle fait suite à l’annonce faite le 1er juin dernier par le Président de la Commission européenne, Monsieur Jean-Claude Juncker, de prolonger au-delà de 2018, le Fonds européen pour les investissements stratégiques et de renforcer les outils financiers mis à disposition jusqu’à présent dans le cadre du « Volet PME » de l’EFSI. Cette extension permettra de remédier aux lacunes et défaillances persistantes du marché et de continuer à mobiliser des fonds du secteur privé dans des investissements à « fort potentiel de croissance », jugés essentiels à la création d’emplois, à la croissance et à la compétitivité de l’Europe.
Forts des expériences acquises au cours de cette première année par la Banque européenne d’investissement (BEI) et son bras armé, le Fonds européen d’Investissement (FEI), l’objectif visé par les organisateurs de cette table ronde était de se livrer à un premier état des lieux des avancées concrètes du « Plan Juncker » sur le terrain, et au Luxembourg en particulier, en présentant aux entreprises et aux PME les mesures spécifiques qui leur sont actuellement offertes ainsi que les modalités pratiques et les pistes d’ améliorations possibles pour l’avenir.
Suite aux allocutions d’ouverture prononcées respectivement par M. Carlo THELEN, Directeur Général de la Chambre de Commerce et par M. Pierre Gramegna, Ministre des Finances, une table ronde a réuni autour de M. Benjamin Angel, Directeur en charge du Trésor & des Opérations financières de la Direction Générale ECFIN de la Commission européenne et Membre du Comité de Pilotage de l’EFSI, un panel de qualité composé de personnalités issues du FEI ainsi que du secteur bancaire luxembourgeois et du monde entrepreneurial.
Lors de son allocution de bienvenue, M. Carlo THELEN a admis que suite à une phase de démarrage au printemps 2015, le Plan d’Investissement pour l’Europe a déjà démontré des résultats en offrant de nouvelles opportunités concrètes de financement aux PME. Au niveau européen, ces opportunités se sont traduites, en ce qui concerne le « Volet Infrastructures » par non moins de 64 projets approuvés par la BEI et par 185 accords de financement de PME signés par les banques avec le FEI. Il a rappelé toutefois que ces efforts et initiatives doivent être appréciés à la lumière d’une croissance économique modérée et sans perdre de vue un environnement macro-économique volatile et incertain qui menace toujours de compromettre les opportunités d’investissement dont pourraient profiter au premier chef les PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI).
Au niveau luxembourgeois, il a salué l’intensification de l’engagement des banques de la place, qu’il s’agisse du secteur public via la SNCI qui, dès le 9 juillet 2015 a ouvert une ligne de crédit de € 80 mio représentant la contribution luxembourgeoise au titre l’EFSI ou de certaines banques privées à travers la signature d’accords de partenariat avec la BEI ou le FEI. Il a cependant déploré, qu’à l’aube de la 3ème Révolution Industrielle, le Luxembourg n’ait pas encore bénéficié, de la part de la BEI, de financements de projets d’infrastructures dans des domaines aussi essentiels, tels que le transport, le logement, l’efficience des réseaux énergétiques ou les TICs, ceux-ci constituant les véritables leviers de la croissance économique future.
M. Pierre Gramegna a, dans son allocution d’ouverture, tenu à souligner qu’au niveau du secteur public le Luxembourg n’était pas un pays confronté à de gros problèmes de mobilisation de capitaux, comparé à un certain nombre d’autres Etats membres de l’UE encore douloureusement impactés au niveau de leur capacité financière par la crise financière de 2008. Il a précisé par ailleurs que le Gouvernement luxembourgeois était actuellement en négociation avec les autorités bancaires européennes en vue de faire accepter des « projets mixtes » qui pourraient voir le jour, à condition cependant de répondre aux conditions d’éligibilité définies par la BEI.
Au-delà des nouveaux outils de financement proposés par le EFSI et ses retombées au niveau luxembourgeois censés accroitre et faciliter l’accès des entreprises au crédit, un consensus a été atteint pour reconnaître que le Luxembourg offre aujourd’hui un environnement législatif et fiscal qui, bien que perfectible, est nettement plus favorable que par le passé à l’investissement et aux entreprises, d’une manière générale. C’est dans ce contexte que la Chambre de Commerce travaille et coopère avec le Gouvernement en vue de continuer à explorer de nouvelles alternatives de financement pour soutenir les PME existantes et faciliter l’essor de nouvelles entreprises, qu’il s’agisse de soutenir l’initiative communautaire du SBA – Small Business Act II, qui contient un paquet de mesures en faveur des PME européennes, ou le 4ème Plan d’Action PME » publié en mars 2016.
Ce soutien se manifeste également par rapport à un arsenal de mesures d’accompagnement de nature très diverses, qu’il s’agisse du « Business Check », un outil d’auto-évaluation en ligne permettant d’évaluer le degré de maturité d’une entreprise luxembourgeoise, du projet de loi portant institution de la Sàrl simplifiée adopté le 21 janvier 2015 ou encore du futur Grand Guichet Unique au sein de la « House of Entrepreneurship » que la Chambre de Commerce est en train de mettre en œuvre ensemble avec les autorités gouvernementales.
La table ronde a également été l’occasion pour M. Remi Charrier, Head of Institutional Business Development auprès du FEI de, se montrer très encourageant en confirmant, chiffres à l’appui, qu’à l’heure d’aujourd’hui, sur le quart des investissements totaux générés par l’EFSI, soit 75 milliards d’euros sur 3 ans, 64% étaient déjà mobilisés auprès d’investissements privés, en faveur des entreprises. Il a rappelé que les projets éligibles au titre de l’EFSI ne sont pas alloués sur base de critères géographiques ou sectoriels mais doivent obéir à des critères essentiels à savoir : la conformité aux objectifs du EFSI, pour les projets les plus risqués à visée spéculative, le facteur innovant, la viabilité économique et technique et, enfin, la capacité à maximiser la part de l’investissement privé.
M. Luc Verbeken CEO de ING Luxembourg et M. Jeffrey Dentzer Head of Large Corporates, Public and Project Finance auprès de la BIL, représentant à la tribune le secteur bancaire privé – ont exposé les particularités des outils de financement proposés à l’adresse des PME et entreprises de taille intermédiaire dans le cadre de l’initiative « InnovFin » du programme Horizon 2020. L’objectif principal d’InnovFin est d’encourager, avec le soutien de l’UE, les prêts en direction de ce type de bénéficiaires qui ont des besoins d’investissement ou d’exploitation pour financer la recherche, le développement et l’innovation.
M. Etienne Reuter, Secrétaire Général et Premier Conseiller de Gouvernement auprès du Ministère des Finances a rappelé qu’outre les prêts classiques qui proposent des co-financements visant à soutenir les différentes périodes de la vie de l’entreprise, la SNCI a mis en place de nouveaux outils de financement : le « Prêt Indirect de Développement », le « Prêt Direct recherche Developpement et Innovation » ou encore le « Prêt Entreprises novatrices », sans oublier le « Luxembourg Future Fund » déjà lancé en avril 2015. Il a également insisté sur l’importance du suivi à effectuer par les bénéficiaires, une fois les financements obtenus. Pour ce faire, confier le suivi du plan financier et la gestion administrative à un comptable ou à une fiduciaire paraissent indispensables.
Liens utiles :
Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI) :
http://www.eib.org/efsi/?lang=fr
Fonds européen d’investissement (FEI) :
http://www.eif.org/
Innovfin :
http://www.eib.org/products/blending/innovfin/?lang=en
Portail européen de projets d’investissement (EIPP - European Investment Project Portal) : https://ec.europa.eu/eipp/desktop/fr/index.html
Plateforme européenne de conseil en investissement (EIAH - European Investement Advisory Hub) : http://www.eib.org/eiah/contact/index.htm
SNCI – Société Nationale de Crédit et d’Investissement :
http://www.snci.lu/produits/
ING Luxembourg :
https://www.ing.lu/web/ING/FR/Entreprises/financialinstitutions/Innovfin/INNOVFIN_DESCRIPTION_FR
BIL – Banque Internationale à Luxembourg S.A.
https://www.bil.com/fr/entreprises/Pages/index.aspx