Affaires Internationales
Le 16 octobre 2017, la Chambre de Commerce a organisé un séminaire dédié aux opportunités d’affaires en Algérie avec le soutien de l’Ambassade d’Algérie à Bruxelles, la mission économique de l’Ambassade de Belgique à Alger ainsi que le Forum des Chefs d’Entreprises et son antenne à Luxembourg. Cet événement avait pour objectif de présenter les grands agrégats de l’économie algérienne et d’informer les sociétés luxembourgeoises des opportunités d’affaires à saisir en ce moment en Algérie.
3ème économie de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), l’Algérie représente un marché de plus de 40 millions de consommateurs et reste une destination attractive pour les entreprises et les investisseurs offrant d’énormes potentialités de croissance. Avec ses étendues sahariennes, ses richesses humaines et économiques, le pays détient également une position stratégique au Maghreb, une puissance à l’horizon 2025-2030 de plus de 100 millions d'habitants, entièrement autonome d’un point de vue de l’énergie, de l’agriculture, de l’industrie et des technologies.
Cependant, l’économie algérienne se trouve aujourd’hui confrontée à une problématique de diversification, comme le Grand-Duché il y a quelques années. Le secteur des hydrocarbures constitue depuis longtemps la pierre angulaire de l’économie algérienne (94% de ses recettes d’exportation en 2016). La période 2016-2019 prévoit une intensification des initiatives de diversification en faisant notamment appel au savoir-faire des entreprises étrangères (formations, produits innovants, solutions techniques, etc).
Jeannot Erpelding, directeur des Affaires Internationales à la Chambre de Commerce, a ouvert le séminaire en précisant que même si l’Union européenne est le premier partenaire commercial de l’Algérie et couvre 54% de ses échanges internationaux, les flux commerciaux entre l’Algérie et le Luxembourg restent modestes. La valeur des exportations luxembourgeoises de biens à destination de l’Algérie était de 21,8 millions d’euros en 2014, de 26,6 millions en 2015 et de 19,9 millions en 2016. Ces exportations étaient principalement composées de métaux communs, de machines et appareils, de matériel de transport ou encore de matières plastiques. Les importations de produits algériens au Luxembourg ont quant à elles affiché une valeur de 16.000 euros en 2014 et de 220.000 euros en 2015.
La Chambre de Commerce a constaté un intérêt accru de ses membres pour le marché algérien. Aussi, un certain nombre d’entreprises luxembourgeoises y sont actives depuis des années même si cette tendance ne se reflète pas directement dans les valeurs enregistrées au niveau des échanges commerciaux.
Il a également été rappelé qu’un accord UEBL (Union économique belgo-luxembourgeoise) entre le Luxembourg et l’Algérie est en vigueur depuis le 17 octobre 2002, qui protège les investissements dans les deux sens. Dans l’intérêt des entreprises luxembourgeoises qu’elle représente et défend, la Chambre de Commerce encourage vivement la signature d’une Convention de non double imposition avec l’Algérie.
L’économie algérienne se trouve en pleine transition vers une économie de marché. C’est ce qu’a souligné M. Kaci Aït Yala, Président de la Chambre Algérienne de Commerce et d'Industrie (CACI) en France et Président du Forum des Chefs d’Entreprise (FCE) International. Le pays doit relever le défi d’un véritable changement de paradigme tant au niveau de son modèle social que de ses outils de production. Ce nouveau modèle de croissance économique couvre entre autres les secteurs à forte valeur ajoutée que sont l’agro-industrie, les énergies renouvelables, les services, l’économie numérique et l’économie de la connaissance. M. Aït Yala a également précisé que la dette extérieure de l’Algérie est « quasi-inexistante » relevant l’importance de son marché domestique et régional pouvant supporter les investissements. De nombreuses dispositions favorables aux entreprises ont été prises par les pouvoirs publics algériens pour encourager l’investissement citant à ce propos l’exonération des droits de douanes et la franchise de la TVA pour les biens et services importés et entrant directement dans la réalisation de l’investissement, ainsi que l’exemption du droit de mutation à titre onéreux et de la taxe de la publicité foncière pour toutes les acquisitions immobilières effectuées dans le cadre de l’investissement concerné.
M. Sébastien Hardy, nouvel Attaché économique et commercial belge basé à Alger est venu spécialement à Luxembourg pour rencontrer les entrepreneurs luxembourgeois actifs sur le marché algérien ou en passe de le devenir, à l’occasion de la « Journée d’Opportunités d’Affaires-Algérie » organisée dans l’après-midi. M. Hardy en a profité pour prodiguer à l’audience quelques conseils quant aux habitudes commerciales et aux différences culturelles dans un pays assez méconnu, qu’il faut impérativement visiter pour en découvrir le potentiel.
Charles-Emmanuel de Ribaucourt de l’Office du Ducroire (ODL) a quant à lui brièvement exposé l’analyse de risque effectuée sur l’Algérie. L’ODL attribue la note de 2 sur une échelle allant de 1 à 7 pour des projets à court terme, ce qui représente un risque très faible (à titre de comparaison, le Maroc se trouve également classé en risque 2 et la Tunisie en risque 4). Il a ensuite expliqué comment fonctionnent les solutions d’assurance-crédit pour minimiser les risques liés aux activités d’export, quelle couverture est proposée par l’Office du Ducroire en ce sens et présenté le COPEL (Comité pour la promotion des exportations luxembourgeoises) qui attribue des aides financières pour des activités à l’international (tenue d’un stand à l’étranger ou traduction d’une brochure par exemple).
C’est ensuite M. Hamid Kaddour, Membre Honoraire du FCE-International pour le Luxembourg et la Belgique, qui a pris la parole pour présenter les principales missions du Forum des Chefs d’Entreprise (FCE), une organisation patronale créée à l’initiative de plusieurs chefs d’entreprise en 2000. En 2016, cette association d’entrepreneurs puissante en Algérie a choisi le Luxembourg comme point d’ancrage mondial. Avec les 4 000 entreprises qu’il représente, tous secteurs confondus, l’objectif est de participer à la transition économique algérienne en essayant de trouver de la diversification au niveau des secteurs d’activités.
Enfin, M. Pascal Delsalle, responsable du marché algérien pour la société luxembourgeoise Bimex, a témoigné de son expérience. Active depuis 15 ans en Algérie, la société est spécialisée dans la production et la vente de matériels destinés aux réseaux d'eau potable, d'irrigation et d'assainissement. M. Delsalle a confirmé ce qui a été dit par les intervenants précédents : « Comme dans toute relation, la confiance est la meilleure base ». Il a également évoqué d’autres valeurs importantes en Algérie qui sont « l’accueil, l’entraide et la gentillesse ». M. Delsalle a conclu en incitant vivement les entrepreneurs à s’intéresser à ce « pays extraordinaire […] qui évolue à une vitesse incroyable depuis quelques années ».
M. Erpelding a clos la session en rappelant que le Luxembourg pouvait aussi représenter pour les entreprises algériennes une véritable porte d’entrée sur l’Europe, avec de nouvelles perspectives, et encourage vivement la venue d’une délégation l’année prochaine.
Courant 2018, la Chambre de Commerce organisera d’autres activités en lien avec l’Algérie qui seront annoncées prochainement dans le calendrier officiel des Affaires internationales.
Pour des plus amples informations sur cette manifestation ou sur les activités organisées au Maghreb, veuillez contacter Mme Sabrina AKSIL ; Tel: (+352) 42 39 39 - 374/310
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