Reprise progressive de la croissance au Brésil

Séminaire pays

De g. à d. : Charles-Emmanuel de Ribaucourt, Office du Ducroire, André Villers, Attaché économique et commercial à Sao Paulo, Stefano Missir di Lusignano, Attaché économique et commercial à Rio de Janeiro, Maria Laura Maron Pot, secrétaire commer

Le 22 septembre 2017, la Chambre de Commerce a organisé un séminaire dédié au Brésil, à ce jour le plus grand partenaire commercial du Luxembourg en Amérique Latine et au sein du Mercosur (marché commun de l'Amérique du Sud regroupant actuellement l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay). Ce séminaire  faisait également écho à l’ouverture de la première ambassade luxembourgeoise à Brasilia. Depuis le 1er septembre 2017, le Brésil est le premier pays d’Amérique Latine à accueillir un ambassadeur du Luxembourg.

Planifié en collaboration avec les ambassades du Luxembourg au Brésil et du Brésil au Luxembourg, ainsi qu’avec les attachés économiques et commerciaux belges, cet évènement visait à faire un point sur la conjoncture économique du Brésil et ses relations avec l’Europe, ainsi qu’à informer les participants sur les aspects importants à prendre en compte pour y conduire des affaires.

Le Brésil est un grand pays industriel. L'exploitation de sa richesse en minerais a fait de lui le deuxième exportateur mondial de fer et l'un des principaux producteurs d'aluminium et de houille. Producteur de pétrole, il envisage l'autosuffisance en production d'énergie à court terme (ses réserves pourraient en faire l'un des cinq principaux producteurs de pétrole). Mais le  pays s'impose également de plus en plus dans les secteurs du textile, de l'aéronautique, de la pharmacie, de l'automobile, de la sidérurgie et de l'industrie chimique. La plupart des grands fabricants d'automobile y ont établi des unités de production. Le secteur industriel contribue à près du quart du PIB, mais connaît un fort ralentissement auquel le plan "Brazil Maior" tente de remédier. Le secteur tertiaire représente plus de 70% du PIB et emploie plus des trois quarts de la population active. Le pays s'est lancé ces dernières années dans la production de services à haute valeur ajoutée, notamment dans les domaines de l'aéronautique et des télécommunications.

Neuvième économie mondiale, le Brésil a connu une période de très forte croissance avant que l’économie ne montre des signes d'essoufflement dès 2011 et entre en récession en 2015. Il traverse actuellement une crise économique sans précédent du fait de la décélération de la consommation privée et du repli des investissements. Après s’être contractée en 2016 (-3,3%), une reprise progressive de la croissance est attendue en 2017 (+0,5%), soutenue par les mesures d’ajustement budgétaire en cours et la progression de l’investissement.

C’est dans ce cadre que la Chambre de Commerce a choisi d’organiser ce séminaire. En effet, les fondamentaux économico-financiers du Brésil devraient lui permettre de sortir de la crise. En outre, s’il a pâti d’une monnaie (Réal BRL) trop forte de 2011 à 2014, sa dépréciation ne devrait pas manquer de relancer les exportations, mais aussi les flux d’investissements étrangers en quête de bonnes affaires.

Jeannot Erpelding, directeur des Affaires Internationales à la Chambre de Commerce, a ouvert le séminaire avec un discours retraçant de manière synthétique l'évolution du Brésil ces dernières années et les relations bilatérales avec le Luxembourg. Ce thème a ensuite été approfondi par S.E. Monsieur Antonio José Vallim Guerreiro, ambassadeur du Brésil au Luxembourg, qui s’est montré optimiste quant à l’avenir proche du Brésil en citant des prévisions de croissance à hauteur de +0.5% pour 2017 et +2.2% pour 2018. Selon Antonio José Vallim Guerreiro, le défi principal du pays réside dans la volonté de préserver la stabilité politique, tout en renforçant les accords bilatéraux au sein du Mercosur et avec l’Alliance du Pacifique.

S.E. Monsieur Carlo Krieger, ambassadeur du Luxembourg au Brésil est également intervenu par le biais d’une projection vidéo, son agenda ne lui permettant malheureusement pas d’être présent à l’évènement. Il n’a pas manqué de lister les différents réseaux à disposition des entreprises luxembourgeoises qui souhaitent accéder le marché brésilien et a notamment cité le réseau des consuls honoraires qui ont été d’un soutien incroyable jusqu’à aujourd’hui. Il a conclu son intervention en invitant les entreprises intéressées par le Brésil à le contacter pour toute information liée au marché brésilien.

Stefano Missir di Lusignano et André Villers, les deux attachés économiques et commerciaux belges dont les bureaux sont situés respectivement à Rio et à Sao Paulo, ont ensuite abordé la culture brésilienne et l’approche commerciale du marché. Même s’il est indéniable que le Brésil jouit d’une image positive auprès du grand public, souvent associée aux plages de sable fin et à la détente, il s’agit d’un marché difficile à aborder et pour lequel une bonne préparation est indispensable. Le Brésil se trouve actuellement face à de nombreux défis (système légal, taxes, bureaucratie, infrastructures, protectionnisme, réglementation bancaire) mais reste néanmoins un marché de choix vu sa taille, les prévisions de croissance à nouveau optimistes et son influence croissante sur l’échiquier mondial. Les attachés belges ont souligné également une particularité du pays où il est conseillé de nouer des amitiés sincères avant de se lancer dans business. Ils ont aussi listé une série de sites web et d’outils pratiques pour aborder le marché.

Charles Emmanuel de Ribaucourt, de  l’Office du Ducroire, a ensuite présenté  brièvement l’analyse de risque effectué par l’Office du Ducroire sur le Brésil et les projections de croissance. Il a ensuite rappelé comment fonctionne l’assurance-crédit et quelle couverture est proposée par l’Office du Ducroire.

Pour conclure le séminaire, Raymond Mohrbach, membre du Conseil d’administration de Cebi International, a apporté son témoignage sur le succès rencontré par Cebi International au Brésil mais également sur les défis rencontrés depuis son installation et les outils indispensables pour minimiser le risque de mauvaises surprises.

En cas d'intérêt pour le Brésil, n'hésitez pas à contacter l'équipe des Affaires Internationales latinamerica@cc.lu - T: (+352) 42 39 39 -481
Personnes de contact: Violaine Mathurin/Sabrina Aksil