Si " le Luxembourg a de l'acier dans les gênes " comme elle le confiait lorsqu'elle a reçu le Woman Business Manager of the Year de la Bil en 2012, Marie-Christine Mariani a elle une passion inoxydable pour son métier.
Avant de se consacrer au secteur de l'acier, Marie-Christine Mariani a eu en charge les relations publiques dans un autre milieu tout aussi féminin que celui de l'acier : le cyclisme! Elle fonde la socité MCM en 1998, une entreprise spécialisée dans le négoce et la transformation de produits sidérurgiques déclassés.
La société propose des solutions adaptées à de nombreuses utilisations allant du produit en bobines laminées à chaud, décapées, laminées à froid et revêtues, aux tôles fortes épaisseurs, en passant par les poutrelles et le matériel en acier inoxydable.
Grâce à un positionnement géographique stratégique, MCM Steel peut répondre aux demandes de clients internationaux. La société a connu en 2012 une nouvelle impulsion dans son développement grâce à la construction d'un site de production à Dudelange pour la transformation d'acier déclassé.
Entretien avec MarieChristine Mariani, dirigeante de MCM Steel.
Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?
Nous ne sommes pas une société qui travaille sur des projets à proprement parler. Notre corps de métier consiste à travailler des produits sidérurgiques déclassés, afin de les transformer en de nouveaux produits pour nos clients qui peuvent être de secteurs très différents et qui sont répartis dans une cinquantaine de pays. Dans ce cadre, pour notre société, les gros "projets" sont les contrats que nous avons récemment décroché et qui touchent des pays qui ont actuellement de grands besoins en acier. Depuis deux ans, nous travaillons par exemple beaucoup avec l'Algérie, qui a de forts besoins en acier et avec un gros groupe au Mali pour la construction d'une centrale électrique qui servira à alimenter l'exploitation d'une mine d'or.
Quelle est la réalisation dont vous êtes la plus fière ?
Nos installations dans notre nouveau bâtiment. Il correspond parfaitement aux besoins de la société et nous a permis de rassembler l'ensemble de nos opérations sur un seul site. Avant 2012, date de notre installation à Dudelange, nous travaillions avec des prestataires de services extérieurs de différents pays et certaines fois, c'était très compliqué, car nous étions totalement dépendants de ces prestataires, des délais qu'ils nous imposaient et cela pouvaient avoir des conséquences "fâcheuses" dans les négociations avec nos clients. Ici, nous avons pu recruter les personnes et internaliser les compétences de ces prestataires extérieurs. Cela nous permet de meilleures conditions de gestion, une grande flexibilité et ainsi pourvoir servir et saisfaire nos clients à la hauteur de leurs attentes.
Quels sont les grands défis auxquels vous devez faire face dans votre secteur d'activité ?
Principalement la concurrence due au dumping social et environnemental surtout chinois. Ils arrivent à être trés compétitifs sur certains produits et la politique anti dumping de l'Europe pour empêcher ces arrivages massifs de produits à bas prix n'est, selon moi, pas assez ferme. Enfin, la fluctuation des prix de l'acier est devenue notre principal défi. Il n'y a encore que quelques années, les prix de l'acier variaient d'une année sur l'autre et aujourd'hui le prix change quasi tous les mois ce qui est difficile à gérer. Ces fluctuations sont à intégrer dans notre politique d'achat et de gestion de stock. A noter également, qu'étant une entreprise opérant à l'international, les fluctuations de taux de change font également partie des éléments à appréhender.
Si vous pouviez changer une chose dans votre secteur d'activité, quelle serait-elle ? Que pourrait faire la Chambre de Commerce en ce sens ?
Ce ne serait pas seulement pour notre secteur, mais pour toutes les PME. Il y a vraiment trop de normes, pour tout! Et nous avons l'impression que le Luxembopurg pioche dans la législation de tous les autres pays pour proposer les siennes... Il serait peut être plus rationnel d'adopter une norme européenne, qui serait appliquée dans tous les pays. La Chambre de Commerce pourrait se faire porte-voix des PME auprès des instances concernées pour faire avancer les choses en ce sens. Elle le fait évidemment déjà mais peut-être de manière trop consensuelle.
Texte: Corinne Briault - Photos: Pierre Guersing