Créés en 1957 par Alphonse Vandivinit, les Voyages Vandivinit sont aujourd’hui aux mains de la seconde génération de cette entreprise familiale. Si l’aventure de la société a démarré à Dalheim, dans un petit hangar avec un peu plus d’une dizaine de bus, son fondateur a su bien vite développer son activité. Dès les années 1970, les Voyages Vandivinit se trouvent à l’étroit au centre du village de Dalheim et doivent trouver un nouveau garage de dépôt pour leurs bus. Ils s’installent alors en dehors du village. Reprise par les deux fils d’Alphonse, Alfred et Romain, l’entreprise continue sa croissance et développe ses activités et c’est Alfred Vandivinit et sa femme (qui prennent seuls les rênes de la société en 2001 après le départ en retraite de Romain), qui se mettent à nouveau en quête d’un nouveau terrain.
Installée depuis 2006 dans la zone du Triangle Vert de Ellange près de Mondorf-les-Bains, la société croît encore. Les locaux actuels s’étendent sur près de 10 000 m2, comprenant des ateliers, une station de lavage et de stockage (pour les pneus), des garages pour le stationnement des bus et les bureaux pour tout le personnel administratif. Les Voyages Vandivinit comptent actuellement 85 véhicules, dont 48 bus, 17 autocars et autres petites camionnettes et 96 employés (chauffeurs et administratifs) de toutes nationalités. Une surface qui pourrait encore grandir, l’entreprise cherchant à acquérir une autre parcelle de terrain sur la zone d’activités où elle est installée. Les Voyages Vandivinit figurent aujourd’hui au nombre des grands noms du marché du transport de voyageurs et du tourisme au Luxembourg. Assurant les transports de loisirs dans toute l’Europe, les transports et voyages scolaires et les lignes régulières entre les communes nationales ou transfrontalières dans la Grande Région, les Voyages Vandivinit affichent à leurs compteurs 3,700 millions de kilomètres annuels parcourus dans toute l’Europe, dont 980 000 kilomètres annuels simplement pour les cars de tourisme, le tout pour un chiffre d’affaires annuel avoisinant les 10,5 millions d’euros.
Entretien avec Alfred Vandivinit, directeur des Voyages Vandivinit S.à.r.l.
Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?
Nous n’avons pas à proprement parler de projets, si ce n’est que nous pensons et travaillons toujours à la création de nouvelles lignes de bus. L’année passée, nous avons conçu une tenue formelle que vont porter tous nos chauffeurs de bus. Nous avons également posé une option sur le terrain attenant à nos locaux actuels. Son acquisition nous permettrait de construire un nouveau garage pour les minibus, de nouveaux bureaux pour l’administration, un centre de fitness, voire une crèche pouvant accueillir les enfants du personnel.
Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fier ?
D’avoir su hisser notre entreprise à son niveau actuel. Nous sommes maintenant bien connus et reconnus tant au Grand-Duché que dans toute la Grande Région. Nous avons bien grandi et su développer nos activités avec les communes, que ce soit pour les lignes régulières ou pour les transports scolaires. Nous avons également su établir des partenariats solides, par exemple, avec Euro Moselle Loisirs, un spécialiste des voyages en autocar au départ de la région Lorraine.
Quels sont les grands défis auxquels vous devez faire face dans votre secteur d’activité ?
De faire notre travail dans les meilleures conditions possibles avec du bon matériel. Il faut aussi faire face à la concurrence, qui est rude. Il y a beaucoup de grandes sociétés de transport qui ont un œil rivé sur le Luxembourg et qui n’attendent qu’une chose, passer les "frontières". Ce sont de grandes firmes et le Luxembourg est un petit pays. Si de telles sociétés arrivent sur le marché, nous ne pourrons pas dire que nous pourrons nous installer ailleurs et recommencer une nouvelle activité à 200 km pour échapper à un concurrent ! Face à ces sociétés dont certaines possèdent 1000 bus, nous ne pourrons rien faire, à part disparaître tout bonnement !
Si vous pouviez changer une chose dans votre secteur d’activité, quelle serait-elle ? Que pourrait faire la Chambre de Commerce en ce sens ?
Il y aurait beaucoup de choses à changer ! Par exemple, dans certaines administrations, il serait utile d’avoir des interlocuteurs privilégiés pour les entreprises. Cela simplifierait bien les choses. Ensuite, en 2018, le contrat du Régime Général des Transports Routiers – RGTR - devrait être revu. Dés lors, de grandes questions se posent. Est-ce que le Luxembourg va lancer des appels d’offres internationaux pour élaborer un nouveau plan ? Est-ce que les PMEs comme la nôtre seront consultées ? Comme je l’expliquais, si le marché national s’ouvre à la concurrence internationale, est-ce que nous pourrons lutter et survivre ? Est-ce que ce nouveau contrat n’annoncera pas la mort du secteur ? La Chambre de Commerce pourrait lancer des discussions à ce sujet, avant que cela ne devienne un gros problème pour la pérennisation de notre activité et de celle de tous les exploitants d’autobus et d’autocars du pays.
Texte: Corinne Briault - Photos: Pierre Guersing