Initiatives de l’UEL : on en discute ensemble ?

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Le 12 octobre 2016, l’UEL avait invité pour la troisième fois les membres élus de ses 8 organisations membres, c’est-à-dire les représentants des assemblées plénières et des conseils d’administration de ses membres, dans le but de discuter ouvertement de 3 thèmes d’actualité touchant de près les entreprises.

Accueillant les participants dans la grande salle de la Chambre des Métiers, Roland Kuhn, Vice-Président de l’UEL, a mis l’accent sur le défi qui attend les entreprises par les changements induits par la digitalisation et la 3e révolution industrielle.

Logement
La pénurie de logements constitue un problème majeur au Luxembourg. Beaucoup de discussions ont eu lieu ces dernières années afin d’élargir l’offre de logements et de réduire les charges administratives y liées. Michel Reckinger, Président de la Fédération des Artisans, a souligné que des propositions concrètes vont être annoncées prochainement afin d’augmenter le nombre de nouveaux logements à un rythme régulier et de diminuer la durée de mise en œuvre des PAP (Plan d’aménagement particulier). L’une d’elles revient à mettre en place une coordination horizontale des différents acteurs impliqués.

Fiscalité
Nicolas Henckes, Secrétaire général de l’UEL, a rappelé que la réforme fiscale proposée est généreuse pour les ménages et qu’elle fournit quelques mesures intéressantes pour les PME. Néanmoins, il manque encore certaines mesures techniques importantes pour les entreprises. La réduction annoncée du taux de l’IRC est une bonne chose en soi, mais risque d’être insuffisante pour contrer la concurrence fiscale acharnée livrée par d’autres pays de l’Union européenne.

L’UEL propose trois mesures complémentaires pour les entreprises :

  1. Afin de renforcer la stabilité financière et la capacité de financement des entreprises, permettre aux PME la constitution d’une réserve immunisée qui leur permettrait de renforcer leurs fonds propres.
  2. Afin de faciliter la transmission d’entreprises, permettre notamment un transfert de l’immobilier d’une entreprise vers le patrimoine privé du vendeur à la valeur comptable à la condition expresse qu’il y ait une garantie de continuation de l’entreprise par le repreneur.
  3. Afin de faciliter l’accès au financement des jeunes entreprises, créer un abattement fiscal pour tout contribuable personne physique investissant dans une telle entreprise (business angels) et ce à l’instar de nos pays voisins.

Le gouvernement s’est montré très intéressé par les propositions complémentaires de l’UEL et les travaux avancent sur chacun de ces points.

Dialogue social
Jean-Jacques Rommes, Administrateur-délégué de l’UEL, a retracé les négociations sur la réforme de l’organisation du temps de travail. En signant l’accord avec le gouvernement du 14 janvier 2015, l’UEL n’avait pas imaginé que la recherche promise d’une augmentation de la productivité allait aboutir à une diminution du temps de travail telle qu’elle se retrouve actuellement dans le projet de loi réformant l’organisation du temps de travail. En accordant une diminution du temps de travail jusqu’à 3,5 jours, le gouvernement aura en effet pris une décision qui va à l’encontre des intérêts des entreprises. L’UEL, de son côté, voulait surtout obtenir des solutions adaptées à chaque entreprise et était prête à faire des concessions majeures en matière de codécision pour concilier les besoins de chacune d’elles avec ceux de chaque salarié au plus près des réalités du terrain.

Dès lors l’UEL estime que la négociation tripartite très médiatisée n’est pas une méthode de travail efficace et préfère se concentrer sur des dossiers concrets, afin d’engager un dialogue constructif en faveur des entreprises.

Champs d’action
Michel Wurth, Président de l’UEL, s’est réjoui de la rencontre et a annoncé qu’elle sera répétée sur une base biannuelle. Il a appelé à l’unité du patronat, d’autant plus nécessaire que l’intersection des intérêts représentés par les membres de l’UEL est particulièrement évidente. L’actuelle gouvernance de l’UEL permettra d’unifier notre action. Il a confirmé sa conviction que les négociations tripartites ne peuvent fonctionner qu’en situation de crise et que l’UEL devrait tenter de limiter ses actions publiques à des sujets perçus comme plus constructifs. Pour conclure, il a souhaité revenir sur les grands axes de l’action de l’UEL dont les priorités à moyen terme seront :

  • le programme « Entreprises, partenaires pour l’emploi » (l’accord avec l’ADEM qui contribue à offrir du travail à un nombre croissant de demandeurs d’emplois)
  • la promotion de l’entrepreneuriat et le soutien aux PME
  • l’initiative en faveur du logement (voir plus haut) et un dialogue mieux structuré en matière de simplification administrative
  • la question du modèle de croissance luxembourgeois et de l’équilibre des finances publiques
  • le développement de l’INDR (Institut pour le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises) qui, au-delà des initiatives spécifiques dans son domaine d’activité (comme la sécurité et la santé au travail), labellise les entreprises socialement responsables et les assiste dans leurs projets sociaux et environnementaux.