UEL
Le 26 janvier dernier a eu lieu la réédition annuelle de l’échange de vues tripartite, sous l’égide du CES, dans le cadre du Semestre européen. A cette occasion, Michel Wurth, président de l’UEL, a annoncé l’actualisation et la réorientation stratégique de l’UEL quant au modèle de croissance luxembourgeois à poursuivre. Depuis la COP21 et plus récemment le World Economic Forum de Davos, il est devenu évident que l’économie mondiale va devoir se réinventer un modèle économique d’ici 2050. L’Union européenne et particulièrement le Luxembourg ne pourront pas y échapper et ont déjà pris du retard par rapport à d’autres zones économiques.
L’UEL, par la voix de son président, estime que le dialogue initié par le gouvernement et la Chambre de commerce dans le cadre de l’étude sur la 3e révolution industrielle (TIR) est fondamental, car il permettra de discuter dans un cercle élargi à la fois sur les chances qui découlent du bouleversement technologique et sur les contradictions qui mettent en danger notre modèle économique et donc notre modèle social. En effet, cette révolution est déjà en marche et la réfuter ou vouloir y résister en s’agrippant désespérément à nos vieilles convictions aura des conséquences très néfastes pour notre économie et pour nos modes de vie. Il faut dès lors l’embrasser pour la guider et entamer une transition douce vers ce nouveau monde.
Du côté des chances, l’UEL voit un potentiel de croissance inclusive et durable qui se distingue radicalement de l’actuel modèle extensif construit sur une permanente augmentation de l’emploi. Nous entrons dans une ère d’opportunité en vue d’une révolution énergétique, de gains de performance et de productivité pour les entreprises et pour l'Etat avec à la clé une meilleure qualité de vie pour la population et de nouvelles perspectives pour la jeune génération.
Par contre, la première et la plus importante contradiction qu’il faudra traiter sera, comme l’a souligné Michel Wurth dans son intervention, notre système de pension. Le constat du rapport de la Chambre des Députés sur le budget 2016 est sans appel à cet égard : « Pour pérenniser le système actuel, nous sommes condamnés à devoir créer annuellement des milliers d’emplois et d’attirer, de loger, de nourrir, de transporter, etc. des dizaines de milliers de travailleurs résidents ou frontaliers supplémentaires et ceci jusqu’à l’infini, afin de pouvoir garantir le payement des pensions venant à échéance dans quelques années et la promesse de pension donnée aujourd’hui aux jeunes qui viennent de commencer leur carrière. »
Dans le monde plus économe en ressources que décrit M. Rifkin, un tel système boule-de-neige - que M. Ponzi n’aurait pas renie? – ne pourra plus exister. Cette évidence doit désormais être intégrée au débat politique afin que nous trouvions tous ensemble une autre façon de maintenir la qualité de notre protection sociale. A cet effet, Michel Wurth a d’ailleurs appelé Monsieur le Premier Ministre à intégrer la Chambre des Salariés et la Chambre des Fonctionnaires et Employés Publics au Steering Committee du Projet TIR.