La plupart des investisseurs luxembourgeois restent prudents à l'égard de l'investissement basé sur l'Intelligence Artificielle, selon une enquête de Swissquote

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Une enquête menée par Swissquote Bank Europe met en évidence une approche prudente à l'égard de l'Intelligence Artificielle (IA) parmi les investisseurs luxembourgeois. Si certains répondants sont ouverts à recevoir des conseils d'investissement générés par l'IA, la grande majorité n'est pas à l'aise à l'idée de confier le contrôle des décisions d'investissement à une IA.

Jeremy Lauret- Head of Direct Investing -Swissquote Bank Europe

L'enquête a révélé que seuls 3 % des investisseurs luxembourgeois confieraient à l'IA la gestion autonome de leurs investissements. Par ailleurs, 24 % des investisseurs ont exprimé un refus catégorique de faire confiance aux conseils d'investissement générés par l'IA. Certains investisseurs étaient prêts à intégrer l'IA, mais seulement dans des conditions spécifiques. 43 % des participants ont déclaré qu'ils seraient ouverts aux conseils générés par l'IA, à condition qu'ils aient le dernier mot. Par ailleurs, 25 % des répondants ont indiqué qu'ils n'envisageraient d'utiliser les conseils de l'IA que lorsque la technologie sera plus étroitement réglementée.

L'IA transforme le paysage de l'investissement, car les investisseurs intègrent dans leurs stratégies davantage d’outils génératifs tels que des algorithmes de sélection de titres et des modèles d'apprentissage automatique. Alors que l'adoption de l'IA prend clairement de l'ampleur au Luxembourg, l'enquête révèle que la plupart des investisseurs préfèrent utiliser ces outils en tant qu'assistant, en gardant le contrôle sur les décisions finales plutôt que de permettre à l'IA d'agir de manière indépendante.

Les attitudes à l'égard de l'IA varient considérablement d'une génération à l'autre. Les baby-boomers se sont montrés les plus sceptiques, 59 % des investisseurs âgés de 59 ans et plus exprimant un certain malaise à l'égard des investissements pilotés par l'IA, même si des améliorations réglementaires sont apportées. En revanche, la plupart des investisseurs de la génération X et des milléniaux (âgés de 27 à 58 ans) ont affiché un point de vue plus positif sur l'IA, ce qui indique une acceptation croissante de cette technologie. Toutefois, les investisseurs de la génération Z se sont montrés nettement plus prudents, un tiers des répondants âgés de 18 à 26 ans préférant attendre que les garde-fous appropriés soient en place avant d'accepter les conseils d'une IA.

Les résultats ont été publiés dans l'étude de Swissquote sur l'investissement au Luxembourg en 2024. L'étude, menée en partenariat avec le cabinet d'études de marché luxembourgeois ILRES, est basée sur des entretiens avec 1 087 résidents du Grand-Duché. Les panélistes d'ILRES et les clients de Swissquote ont participé à l'enquête.

Jeremy Lauret, Head of Direct Investing chez Swissquote Bank Europe, a déclaré : « Les investisseurs utilisent depuis longtemps la technologie pour faciliter leurs décisions d'investissement, mais pas pour les remplacer. L'IA promet de faciliter le traitement de grandes quantités d'informations par les investisseurs, en les aidant à identifier et à évaluer les opportunités d'investissement. Les investisseurs individuels pourraient ainsi bénéficier d'une plus grande égalité de traitement, tandis que les investisseurs professionnels et les institutions pourraient améliorer leur efficacité opérationnelle et la qualité des services qu'ils offrent à leurs clients. Quoi qu'il en soit, nous nous attendons à ce que les investisseurs, qu'ils gèrent leurs portefeuilles de façon autonome ou avec l'aide d'un professionnel, continuent de valoriser la confiance humaine et l'attention personnalisée que la technologie ne peut pas facilement remplacer. »

La réticence à adopter l'IA dans leur processus d'investissement n'a pas empêché les investisseurs luxembourgeois d'investir dans la technologie. Plus de 60 % des investisseurs interrogés ont déclaré qu'ils souhaitaient une exposition de leur portefeuille aux entreprises technologiques dotées de capacités d'IA, la tendance thématique la plus populaire en 2024. Les autres tendances thématiques populaires cette année comprennent la recherche de valeur dans les actions de petite et moyenne capitalisation et la couverture des risques géopolitiques par les matières premières.

Parmi les autres résultats clés de l'enquête, on peut citer :

Les crypto-monnaies sont populaires auprès des jeunes investisseurs

L'enquête a révélé que près d'un tiers des investisseurs luxembourgeois investissent dans au moins une crypto-monnaie. Parmi ceux qui investissent dans les cryptos, 40 % ont déclaré que la classe d'actifs fait partie de leur stratégie d'investissement à long terme, tandis que les 60 % restants ont déclaré qu'ils n'investissaient qu'occasionnellement dans les cryptos. La génération Z est particulièrement friande de crypto-monnaies avec 47 % des investisseurs âgés de 18 à 26 ans déclarant investir dans les actifs numériques.

Peu de résidents luxembourgeois prennent en compte les critères ESG lorsqu'ils investissent

La place financière luxembourgeoise est devenue un centre de renommée en matière de finance durable, mais les investisseurs ont-ils opéré un changement similaire dans leurs propres portefeuilles ? L'enquête montre que seuls 8 % des investisseurs luxembourgeois appliquent à leurs décisions d'investissement des préférences en matière de durabilité. En revanche, 62 % des investisseurs ne prennent pas en compte les critères ESG dans leurs choix d'investissement. Un tiers des investisseurs ont déclaré qu'ils aimeraient connaître l'impact ESG de leur portefeuille, mais qu'ils n'intègrent pas systématiquement des critères d'inclusion et d'exclusion.

La plupart des investisseurs veulent faire fructifier leur patrimoine mais n'ont pas élaboré de plan financier

L'enquête a également révélé une lacune importante en matière de planification financière chez les investisseurs luxembourgeois. Alors que la grande majorité des investisseurs investissent activement dans les marchés financiers pour accroître leur patrimoine, 60 % des personnes interrogées n'ont pas de plan financier formellement documenté. Même parmi les investisseurs les plus fortunés du Luxembourg - ceux qui gagnent un revenu annuel brut de 220 000 € ou plus - seulement 25 % ont élaboré un plan, ce qui représente le taux de planification financière le plus bas parmi les groupes de revenus étudiés. Un tiers des hauts revenus luxembourgeois ont admis avoir envisagé de créer un plan mais ne l'avaient pas encore formalisé, ce qui indique que la planification financière n'est pas une priorité absolue pour ce groupe.