Eco News Flash
Les transitions technologique et environnementale entrainent des défis majeurs en termes de compétences dans les entreprises, accentués par l'actuelle reprise économique qui se dessine après la crise de la Covid-19 et qui nécessite que toutes les qualifications nécessaires soient au rendez-vous.
Dans ce contexte, de nombreuses entreprises sont confrontées à la nécessité d'adapter rapidement les savoirs et savoirs-faires de leurs salariés pour pouvoir développer leurs activités. La formation professionnelle continue apparaît donc comme un levier indispensable à cette adaptation, dans une logique d'upskilling et de reskilling.
Pour favoriser la mise en place de plans de formation adéquats dans les entreprises, divers dispositifs d'aides existent. Le plus populaire d'entre eux, le cofinancement, a fait l'objet d'une réforme en 2017. À cette occasion, le taux de base de remboursement des formations par l'État est passé de 20% à 15%, ce qui a rendu ce dispositif moins avantageux pour les entreprises.
La Chambre de Commerce, considérant que la formation professionnelle continue (FPC) est l'une des conditions d'une reprise économique dynamique à long terme, estime qu'il faudrait prendre quelques mesures pour que les aides afférentes soient plus connues des entreprises et davantage utilisées, pour bénéficier au plus grand nombre possible d'entreprises et de salariés. Le Baromètre de l'économie paru en mai 2021 et dont la partie thématique portait le titre " Skills & training " fait en effet état d'une sous-utilisation des aides prévues par l'État, alors même que le contexte économique actuel nécessite un recours renforcé à la formation pour maintenir, voire améliorer la compétitivité du pays. Cette sous-utilisation pourrait être le signe d'une certaine inadéquation des dispositifs en place, notamment depuis la réforme de 2017. Cependant, plus que le lancement de nouveaux systèmes d'aides, la Chambre de commerce recommande d'améliorer l'existant.
La Chambre de Commerce émet donc une série de 10 recommandations pour améliorer l'efficacité des aides existantes, surtout celles concernant l'accès collectif à la formation, dispositif le plus utilisé par les entreprises.
Dix recommandations pour donner de l'essor à la formation en entreprise via un accès collectif plus performant
1. Revoir à la hausse le taux de co-financement de base de l'accès collectif à la formation de 15% à 20%.
2. Appliquer un taux de 40% de manière ciblée pour soutenir la formation aux compétences digitales et environnementales, voire certaines compétences clés émergentes dans le cadre de la transformation des environnements de travail.
3. Mettre en place le principe du " tiers payant " pour l'accès collectif pour ainsi remédier aux temps de remboursement trop longs vis-à-vis des entreprises.
4. Inclure les travailleurs indépendants dans le champ d'application du cofinancement de la formation en entreprises.
5. Soutenir les entreprises dans l'élaboration des plans de formation et de carrière de leur personnel via des services de conseils et d'accompagnement ciblés, notamment pour les PME.
6. Elargir le champ d'éligibilité du co-financement de la formation en entreprise en incluant des frais annexes comme le coût lié au développement des plans de formation, les bilans de compétences, etc.
7. Accélérer la digitalisation des demandes de co-financement de la formation.
8. Créer une plateforme unique pour renseigner les entreprises et les individus sur l'apprentissage tout au long de la vie, les aides disponibles et y centraliser les démarches y relatives.
9. Multiplier les campagnes de promotion de l'accès collectif et sensibiliser davantage les entreprises ainsi que les individus à la nécessité de s'engager dans l'apprentissage tout au long de la vie.
10. Combiner l'accès collectif modernisé avec une approche rigoureusement axée sur les skills sur base d'une stratégie de prospection des compétences et des professions.