Visite du 02 juillet 2021.
L'histoire de l'entreprise débute après la Première Guerre mondiale, en 1918, lorsque les quatre frères Hoffmann fondent une scierie à Mersch, où l'entreprise est toujours installée. Au fil des années, les affaires marchent bien et la turbine hydraulique de la scierie produisant plus d'électricité que ce dont elle a besoin pour fonctionner, elle en fait alors profiter les maisons voisines.
A la fin des années 1930, l'État distribue des concessions et l'entreprise familiale en obtient une et devient officiellement distributeur d'électricité. A partir des années 1970, Hoffmann Frères délaisse son rôle technique de producteur d'énergie et devient exclusivement exploitant de réseau et distributeur.
A partir de 2004, le marché de l'électricité se libéralise et chaque opérateur obtient la possibilité de fournir de l'électricité sur l'ensemble du territoire national. En revanche, la gestion des réseaux de distribution reste un monopole naturel et les tarifs du transport d'électricité sont encadrés par la loi. L'entreprise peut étendre sa clientèle sur l'ensemble du Luxembourg et est rejointe par Martin Wienands en 2005 pour soutenir cette activité.
Hoffmann Frères continue alors d'exercer ses deux activités, bois et électricité, mais sous des enseignes commercialement distinctes. HfM, la scierie, est aujourd'hui une entreprise moderne spécialisée dans le commerce du bois qui propose sur plus de 480 m², des portes intérieures et extérieures, des parquets massifs et stratifiés et toute une gamme d'articles pour le jardin. Electris est, elle, chargée de la branche énergie, qui depuis 2019 est également fournisseur de gaz naturel. La gouvernance dans ce cadre a été renforcée. La gestion est désormais assurée par un binôme de directeurs. Pete Hoffmann, descendant de l'un des fondateurs, dirige l'ensemble, secondé par Martin Wienands, recruté pour prendre en charge la partie énergie. Cette branche énergie a également permis à la société de participer à la création avec d'autres membres, du réseau de bornes de chargement pour véhicules électriques Chargy, largement déployé sur le territoire du Grand-Duché, et encore amené à s'étendre dans les années à venir.
Entretien avec Pete Hoffmann.
Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?
La digitalisation est un de nos grands chantiers. Elle a un impact énorme sur toutes les activités de notre entreprise car il ne s'agit pas seulement de mettre des choses en ligne, cela concerne tous nos processus. C'est un peu comme passer d'une méthode de travail " artisanale " à un fonctionnement industriel.
Votre plus grande fierté ?
Notre plus grande réussite est sans aucun doute d'avoir su garder un esprit familial et une gestion qui place l'humain au cœur de notre entreprise. Nous ne nous préoccupons pas seulement des critères économiques et même si nous avons réussi à assurer une belle croissance à notre société, nous accordons une place importante au bien-être de nos employés.
La dernière fois que vous avez douté ?
Le doute fait partie du quotidien de tout entrepreneur, car on se remet en question tous les jours, à chaque fois qu'on prend une décision. Mais les doutes doivent être un moteur et pas un frein.
Avoir un esprit d'entrepreneur, c'est quoi pour vous ?
C'est la définition même du terme, agir, faire, réaliser. Prendre des décisions sans avoir les certitudes que ce seront les bons cars elles sont des paris sur un avenir, que par définition, personne ne connait ! C'est un état d'esprit et je peux dire que dans notre entreprise, tout le monde a cette envie d'entreprendre des choses pour avancer !
Quel a été l'impact de la crise sanitaire sur votre activité et que pensez-vous que la Chambre de Commerce pourrait faire pour vous soutenir ?
La pandémie a eu des impacts multiples. Concernant les effets négatifs, les clients et nos collaborateurs ont eu un accès réduit à l'entreprise à cause des restrictions sanitaires et cela a été pénalisant pour notre activité. Puis, nous connaissons aujourd'hui une envolée des prix et des pénuries de matières premières sans précédent. Il faut espérer que cela ne durera pas et que les choses vont se calmer d'ici quelques mois.
Plus positivement, cette crise nous a permis de développer le télétravail et nous en avons tiré quelques enseignements, notamment que certaines réunions peuvent tout à fait se tenir en ligne. Puis, notre secteur a connu une forte croissance car les gens ont beaucoup plus souhaité faire des aménagements dans leurs habitats et il y a un réel engouement pour la production locale. Je pense qu'il y a une carte à jouer de ce côté-là.
En fait, l'énergie a plus souffert que le bois. Pendant le confinement, à partir du 15 mars, nous avons enregistré une baisse de 20% de nos ventes dans ce domaine car nos clients ont tout simplement dû fermer et arrêter leurs activités. Parallèlement, les gens qui se sont retrouvés chez eux et qui avaient du temps se sont mis à bricoler et notre activité " bois " a bénéficié de cette situation. Nous avons dû fermer notre showroom mais nous avons continué à vendre par internet et à livrer à domicile. Cela fait toujours du sens d'avoir plusieurs métiers car nous sommes moins dépendants des performances de l'un ou de l'autre
La Chambre de Commerce et le gouvernement ont su réagir rapidement et apporter un soutien important aux entreprises pendant les premiers mois de cette crise. Ainsi, je pense qu'économiquement, le Grand-Duché a jusqu'à maintenant bien résisté à la crise Covid. Aller prendre le pouls des entreprises sur le terrain comme le fait monsieur Thelen est dans ce sens important car cela permet à la Chambre de Commerce de porter la voix des entreprises.
Texte: Corinne Briault - Photos: Laurent Antonelli / Agence Blitz.