Chapitres
Des débuts difficiles dans un contexte historique agité
La création de la Chambre de Commerce le 1er octobre 1841 s'inscrit dans un contexte historique des plus mouvementés. Deux ans seulement après l'indépendance du Grand-Duché, consacrée par le traité de Londres du 28 avril 1839, le pays se retrouve déjà à la croisée des chemins et doit décider de son avenir politique et économique. Doit-il rejoindre l'union douanière allemande (Zollverein) ou faut-il plutôt négocier un arrangement avec la Belgique tout en recherchant une union économique avec les Pays-Bas? La question divise le pays et sera l'épreuve du feu pour les 21 industriels, commerçants et banquiers qui constituent la toute jeune Chambre de Commerce. Celle-ci est instituée par le Roi Grand-Duc Guillaume II, jeune prince éclairé, qui souhaite s'entourer de conseillers avisés.
Le premier Président de la Chambre de Commerce, Ferdinand Pescatore, se positionne clairement en menant une campagne passionnée pour l'adhésion au Zollverein. Après de longues consultations et de nombreuses tergiversations, Guillaume II se rallie finalement à sa cause et le Luxembourg choisit l'adhésion, non sans s'assurer la liberté de continuer à exporter son minerai de fer vers la Belgique. Ce sera pour le pays le premier chapitre d'un long feuilleton d'ouverture et de développement économique.
Cet épisode marquant du début de l'histoire de la Chambre de Commerce est tout à fait caractéristique de son action ultérieure, puisqu'il montre non seulement à quel point la plus ancienne des chambres professionnelles est - depuis ses tout débuts - intimement liée aux choix stratégiques en matière de développement économique du pays, mais il montre également à quel point il est important pour le Gouvernement en place de disposer d'un interlocuteur représentatif des forces vives de l'économie du pays. Un interlocuteur qui peut se prévaloir d'une vraie représentativité et qui peut - au-delà de toutes les positions sectorielles ou partisanes - se prononcer dans l'intérêt économique général des entreprises et de l'économie toute entière.
Un partenaire fiable pour les entreprises
Tout au long de son histoire, la Chambre de Commerce ne faillira jamais à sa mission d'articulation et de défense des intérêts de l'ensemble de ses membres. Aujourd'hui, elle est le porte-parole attitré de quelque 100.000 entreprises représentant pas moins de 75 % du total de l'emploi salarié, 80 % du PIB et encore davantage en matière d'exportations et de services. La Chambre de Commerce défend donc les intérêts de ceux qui contribuent tous les jours à la création de richesse dans notre pays. Elle accomplit cette mission avec d'autant plus de ferveur que la pression concurrentielle s'est sévèrement accentuée dans un monde globalisé et fortement interconnecté. C'est pour cette raison que la Chambre de Commerce entretient des liens étroits avec le Gouvernement, en général, et avec le Ministère de l'Économie, en particulier, pour créer avec tous les acteurs économiques les conditions nécessaires à l'innovation, au développement durable et à la réussite des entreprises.
Elle soutient aussi par tous les moyens à sa disposition le déploiement d'une véritable culture d'entrepreneuriat, étant donné que l'esprit d'entreprise est une condition nécessaire à l'avancement et à la prospérité de tout pays.
Le rôle et les missions de la Chambre de Commerce ont été confirmés une première fois par la loi du 4 avril 1924 portant création des chambres professionnelles à base élective. Le cadre légal régissant la Chambre de Commerce a été réformé et modernisé par la loi du 26 octobre 2010 portant réorganisation de la Chambre de Commerce.
Le 30 septembre 2016, la Chambre de Commerce a fêté son 175e anniversaire. A cette occasion a été projeté un film dans lequel de nombreuses personnalités du monde économique et politique ont partagé avec les invités leurs vues sur l'histoire, les missions, l'action et le rôle joué par la Chambre de Commerce dans la vie socio-économique du pays.