Installé au boulevard Royal, Lux Future Lab, l'incubateur de start-up de la BGL BNP Paribas, a été officiellement lancé en 2012 dans le cadre d'une nouvelle approche de sa responsabilité sociale et économique. Il a été imaginé dès ses débuts comme un "laboratoire" indépendant, souhaitant impacter la dynamique économique et sociale au Luxembourg par le soutien à l'esprit d'entreprise. L'incubateur affiche aujourd'hui 'full house' et de très belles réussites.
L'histoire de Lux Future Lab débute en 2011, lorsque BGL BNP Paribas crée un groupe de réflexion interne pour définir ce que signifie pour un grand groupe financier d'être une "entreprise citoyenne" voulant se positionner comme un acteur " responsable " au Luxembourg. Il est rapidement évident que ce rôle ne peut pas se limiter aux dons philanthropiques traditionnels. D'autre part, le monde bancaire fait face à de sérieux défis depuis la crise financière de 2008 et BGL BNP Paribas souhaite développer un projet en accord avec l'évolution de la société face aux nouvelles technologies qui émergent et à la mondialisation qui devient une réalité. Il s'agit pour le groupe de " coller " à son slogan et de prouver qu'elle peut réellement être " la banque d'un monde qui change ". Il est finalement décidé de se concentrer sur la raison d'être historique de la banque : soutenir l'entreprise et l'entrepreneur. Fidèle à son esprit de pionnière, elle devient alors la première banque en Europe à monter un laboratoire du futur - à la fois plateforme de formation et incubateur - où les jeunes et les entrepreneurs peuvent développer leur esprit d'entreprise en bénéficiant du savoir-faire financier du groupe, de ses connaissances locales et de ses ressources internationales : Lux Future Lab est officiellement lancé en 2012.
En plus d'un soutien aux jeunes pousses, Lux Future Lab, s'est parfaitement inscrit dans l'écosystème luxembourgeois dont il se veut être un partenaire privilégié. Depuis le lancement en 2012, il a développé une large palette de services et propose ainsi des e-learnings et des formations dédiées aux start-upers et à leurs besoins spécifiques , mais également du consulting grâce à une collaboration avec des partenaires locaux dans des domaines différents (juridique, comptable, corporate finance, marketing et gestion de la propriété intellectuelle, services informatiques, financement).
Lux Future Lab met au service des start-up l' extraordinaire réseau international du Groupe BNP Paribas présent à travers le Monde avec des incubateurs, des centres de veille technologique, des accélérateurs etc.
Ce networking , favorise également les échanges entre clients et partenaires internationaux et enfin, donne accès à du financement en organisant par exemple, des séances de pitching avec des investisseurs.
Depuis 2012, Lux Future Fab a connu de belles réussites au travers des start-up qui ont brillament développé leur projet: Talkwalker avec aujourd'hui plus de 100 personnes, Mangopay rachetée pour 50 millions d'euros par le Crédit Mutuel Arkéa, PayCash récemment rachetée par le géant Automobile Daimler Benz, ou encore Job Today qui vient de lever en moins d'un an quelques 30 millions d'euros de fonds. Ces entreprises ont généré plus de 300 emplois. Rencontre avec Karin Schintgen, directrice de Lux Future Lab.
Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?
Notre offre de services s'est affinée depuis nos débuts. En 2012, nous étions nous-mêmes une start-up, depuis nous avons bien développé notre business model. L'idée est de continuer sur cette lancée et d'offrir, avec tous nos partenaires, un écosystème dynamique et une offre de services étendue. Puis, nous pensons qu'il est important, pour bien accompagner les startups lors de leur incubation, d'être interconnecté. Nous essayons de mettre à disposition de ces jeunes pousses l'expertise des spécialistes innovations de BNP Paribas ainsi que l'accès à l'immense réseau international du Groupe.
Quelle est la réalisation dont vous êtes la plus fière ?
C'est pour moi une très grande fierté d'avoir su convaincre la banque de se lancer dans l'aventure de Lux Future Lab à un moment où on ne parlait pas encore tellement ici de start-up, de FinTech et de Data mining. Je suis ravie d'avoir eu l'opportunité de créer from scratch cette structure où les entreprises et les entrepreneurs peuvent s'épanouir. C'est d'autant plus une fierté que nous avons connu de très beaux succès depuis 2012. La force de Lux Future Lab est son positionnement et son processus de sélection. Nos start-up ont fait notre réputation et nous ont amené d'autres start-up. C'est une grande satisfaction de voir aujourd'hui notre label s'internationaliser avec des sociétés qui viennent de Corée, du Japon ou de Chine. Last but not least je suis fière du succès de notre summer school qui en juillet 2017 va pour la 6ème fois réunir une trentaine de jeunes pour réfléchir l'année avant leur bac à leur carrière future et ceci de façon très entrepreneuriale et out of the box. En commençant par le développement de l'esprit entrepreneurial chez les jeunes, en soutenant ensuite les créateurs d'entreprises, nous avons pu construire en amont des services bancaires une offre de services que je crois être utile pour le Luxembourg et responsable et durable pour la banque.
Quels sont les grands défis auxquels vous devez faire face dans votre secteur d'activité ?
Un des grands défis auquel nous sommes confrontés est de pouvoir apporter le soutien approprié aux start-up en étant en adéquation avec le marché. Aujourd'hui tout le monde se focalise sur les FinTech, mais il y a d'autres secteurs porteurs à promouvoir. Un de nos défis est d'être innovant, d'avoir toujours une longueur d'avance. Un autre grand défi que nous devons relever est d'être utile, de pouvoir répondre aux besoins des start-up quels qu'ils soient, que ce soit un contact avec un client, un investisseur ou un expert... Il faut que les porteurs de projets qui entrent chez nous puissent en sortir avec les reins solides.
Si vous pouviez changer une chose dans votre secteur d'activité, quelle serait-elle ? Que pourrait faire la Chambre de Commerce en ce sens ?
Ce serait d'avoir un environnement plus favorable aux start-up, car ce sont des êtres fragiles que nous devons soutenir. Pour les toutes start-up, il faudrait développer un système fiscal adapté un peu comme celui de l'autoentrepreneur en France. Il faudrait aussi inciter fiscalement ceux qui, sans être des créateurs d'entreprise, font preuve d'esprit d'entreprise en investissant dans l'écosystème local des start-up. En amont, il faut absolument réorienter les jeunes vers les filières scientifiques et mathématiques, car elles sont porteuses d'avenir. La Chambre de Commerce est particulièrement bien placée pour encourager certaines de ces initiatives tout en regroupant les principaux acteurs économiques autour de ce grand défi que représente l'avenir d'un entrepreneuriat innovant et dynamique au Luxembourg.
Texte: Corinne Briault - Lux Future Lab - Photos: Robert Voirgard / Focalize