L’engagement de l’Europe en faveur des petites et moyennes entreprises
Afin de familiariser les chefs d'entreprises avec la mise en place du service Enterprise Europe Network - Luxembourg, la Chambre de Commerce, la Chambre des Métiers et Luxinnovation ont présenté, dans le cadre d'une conférence qui a réuni plus de 250 participants, les initiatives existantes et à venir, pour améliorer la compétitivité et assurer le développpement des PME au Luxembourg. L'Enterprise Europe Network est une initiative de la Commission européenne, dont l'objectif est de soutenir les PME locales à travers toute une panoplie de services.
Au Luxembourg, les PME jouent un rôle économique crucial. Elles représentent une part importante de l’économie, soit la quasi-totalité des entreprises luxembourgeoises. En Europe, les PME représentent la majorité des entreprises, soit 99%. Elles se sont peu à peu imposées comme le moteur du développement économique et social.
Sous le nouveau nom de Enterprise Europe Network – Luxembourg, la Commerce du Grand-Duché de Luxembourg, la Chambre des Métiers du Grand-Duché de Luxembourg et Luxinnovation, l’Agence nationale pour la promotion de l’innovation et de la recherche, ont organisé dans l’après-midi du 9 février la conférence intitulée «L’Engagement de l’Europe en faveur des petites et moyennes entreprises».
Le but de cette manifestation a été de familiariser les chefs d’entreprises luxembourgeois avec la mise en place de ce nouveau service européen de proximité développé à leur égard et à mettre en lumière toutes les initiatives et mesures communautaires récemment mises en œuvre par la Commission européenne afin de soutenir la compétitivité et le développement économique des petites et moyennes entreprises européennes. Avec plus de 225 participants, le sujet de la conférence a rencontré un vif intérêt auprès du public entrepreneurial visé.
L’audience a été accueillie par Pierre Gramegna, directeur de la Chambre de Commerce, qui a mis l’accent sur l’importance des PME dans l’UE et a présenté le consortium «Enterprise Europe Network» au Luxembourg avec ses partenaires, sa vocation et ses nombreux services européens de qualité qui sont développés dans l’intérêt des petites et moyennes entreprises luxembourgeoises. «Notre objectif, ici, au Luxembourg, est d’assister et de conseiller 1.500 entreprises luxembourgeoises en un an, organiser une quinzaine d’événements sur les thématiques d’actualité en Europe, promouvoir une dizaine de salons de coopération transfrontalière entre entreprises sur le concept « b2fair » et accompagner cent PME dans le processus de transfert de technologie», a expliqué Pierre Gramegna.
Dans le cadre de son allocution d’ouverture, Viviane Reding, membre de la Commission européenne en charge de la société de l’information et des médias, a abordé l’encadrement général des priorités politiques de la Commission européenne en faveur des PME, tout en soulignant l’importance de l’internationalisation, de l’innovation et des TICs pour assurer la compétitivité des entreprises européennes et en mettant en avant les mesures spécifiques entreprises par la DG «Société de l’Information» en direction des PME, notamment dans le cadre du commerce électronique et des nouvelles technologies de l’information. «Aux Etats-Unis, 22% des entreprises qui existent aujourd’hui ont été créées après 1980 et parmi elles, 70% sont dans le secteur des nouvelles technologies. Alors que 5 % seulement des entreprises européennes ont été créées après 1980», a souligné la Commissaire européenne, en charge de l’Information et des médias. Selon elle, l’investissement est aussi trop fragmenté et il est primordial pour créer des synergies entre les entreprises européennes afin d’optimiser les efforts en matière de recherche et développement.
Yannis Tsilibaris, chef d’unité adjoint auprès de la Direction Générale « Entreprises & Industrie » de la Commission européenne, a présenté les programmes européens mis en place pour soutenir les PME, notamment le «Small Business Act», adopté en 2008, les programmes en faveur de la compétitivité et de l’innovation, ainsi que les instruments financiers. Selon monsieur Tsilibaris, l’excellence du réseau « Enterprise Europe Network » - qui compte 554 organisations professionnelles associées représentées par 101 consortia dans 46 pays différents et avec près de 3.000 experts engagés au quotidien - résulte de son expérience, de sa présence dans toute l’Europe et ailleurs, et aussi de son principe de « no wrong door » consistant dans un «networking européen» et une bonne collaboration et coordination entre tous les partenaires à l’échelle internationale
Par la suite, Guy Pütz, directeur général de la société luxembourgeoise Imatec, active dans l’étude et la réalisation de projets d'automatisation, a témoigné de ses expériences dans le cadre des initiatives européennes de soutien aux PME desquelles il a pu bénéficier depuis la mise en place de l’ «Enterprise Europe Network» au Luxembourg.
Tom Diderich, chargé de la Coordination Internationale auprès de la DG «Marché intérieur et services» de la Commission européenne a souligné le rôle primordial d'un bon fonctionnement du Marché intérieur européen pour les entreprises européennes. Il a ensuite décrit les grandes lignes d'orientation de la politique du marché intérieur. Celles-ci ont été modernisées récemment afin de mieux répondre aux défis actuels. M. Diderich a montré comment elles ont été focalisées sur les avantages concrets que peuvent en tirer les entreprises et les citoyens. Parmi les réalisations les plus importantes figurent la directive «Services», les initiatives dans le domaine des services financiers et les mesures en matière de simplification administrative.
Le sujet du marché unique a été mis dans le contexte luxembourgeois par le directeur des Affaires Politiques auprès du ministère des Affaires étrangères, Georges Friden, par l’illustration de l’impact du marché intérieur européen sur les entreprises luxembourgeoises.
La dernière présentation a été donnée par Gilles Capart, administrateur délégué de la Société Anonyme BruCells et ancien président de ProTon Europe, qui a abordé le thème de l’ «Innovation ouverte» et les partenariats science entreprise. Dans le contexte actuel de l’économie de la connaissance, l’approche conventionnelle de l’innovation ne fonctionne plus : l’accès au savoir est devenu libre et peu couteux et est facilité par la mise en place de réseaux et de moteurs de recherche performants. De plus, les marchés évoluent vers des produits et services plus sophistiqués, faisant appel à de multiples technologies. De ce fait, les entreprises ne peuvent plus maîtriser toutes les technologies comprises dans leurs produits. Ceci se traduit, pour les entreprises, par la disparition des centres de recherches privés propres au profit la sous-traitance de la recherche. Dans ces conditions, les entreprises doivent accepter que des éléments stratégiques échappent à leur contrôle. La présentation s’est donc attachée à démontrer la révolution nécessaire des mentalités pour s’adapter à ce nouvel environnement et l’importance accordée aux alliances stratégiques en termes de partenariats sciences-entreprises.