Parlement Européen des Entreprises 2016
Le 14 octobre dernier, l’hémicycle du Parlement européen à Bruxelles a fait salle comble en accueillant plus de 700 entrepreneurs de 31 pays qui ont fait le déplacement à Bruxelles pour débattre et voter comme de vrais parlementaires sur 4 thèmes cruciaux touchant de près leurs activités. Au centre du débat : l’internationalisation des entreprises, le marché unique, le développement durable et le marché du travail.
C’est à l’initiative d’Eurochambres, l’association européenne des Chambres de Commerce et d’Industrie, que le Parlement européen a ouvert ses portes aux entreprises européennes pour cette quatrième édition du « Parlement Européen des Entreprises » (EPE) permettant ainsi aux chefs d’entreprise présents de débattre directement avec les représentants des institutions européennes sur les problématiques et défis auxquels ils doivent faire face sur le terrain.
Au fil des différents débats menés, les entrepreneurs ont lancé un message fort aux décideurs européens : obtenir des politiques européennes leur permettant de relever les problématiques auxquelles ils se trouvent confrontés au quotidien tout en restant compétitifs.
Lors de cet événement, le Grand-Duché de Luxembourg a occupé 6 sièges au sein de l’hémicycle du Parlement. La délégation luxembourgeoise menée par M. Michel Wurth, Président de la Chambre de Commerce et par M. Carlo Thelen, Directeur Général de la Chambre de Commerce, a été constituée des entreprises suivantes :
- A. Berl & Cie, M. Jacques Herz, Directeur-Gérant
- Nerea, M. Olivier Dal Zuffo, Managing Partner
- ReunIT, M. Freddy Janssens, Administrateur
- Skycom, M. Paul Lenert, CEO.
La session d’ouverture du « EPE 2016 » a été assurée par M. Richard Weber, Président d’Eurochambres, M. Jyrki Katainen, Vice-Président de la Commission européenne et M. Antonio Tajani, Vice-Président du Parlement européen.
La première des quatre sessions-débat qui ont eu lieu a porté sur le commerce international. Dans ce cadre, une grande majorité des chefs d’entreprise présents ont déclaré ne pas être encore suffisamment informés sur l’impact que les nouveaux accords commerciaux de l’UE auront à leur égard. Presque la totalité des entrepreneurs ont, par conséquent, exprimé le souhait de vouloir être plus impliqués à l’avenir dans la politique commerciale pratiquée par l’UE.
Lors de la deuxième session axée sur le marché unique, la proposition législative visant à contrer le blocage géographique et d'autres formes de discrimination fondée sur la nationalité, le lieu de résidence ou encore le lieu d’établissement des clients dans le marché intérieur (geoblocking) a tout particulièrement suscité l’inquiétude des entrepreneurs. En effet, malgré l’existence du principe de non-discrimination prévu par l’article 20, paragraphe 2, de la directive «services », les consommateurs se voient toujours confrontés à des refus de vente et à des conditions différentes lorsqu’ils achètent des biens ou des services par-delà les frontières. L’introduction d’une obligation de vente dans la proposition de la Commission européenne a cependant été jugée comme excessive par les entrepreneurs, car cela impliquerait vraissemblablement de devoir se mettre en conformité avec l’ensemble des cadres juridiques nationaux, ce quiconsituerait une charge beaucoup trop lourde pour les PME européennes. De plus, 83% des entreprises présentes ont été de l’avis que les gouvernements nationaux n’ont pas réellement résolu le problème des retards et délais de paiement, ce qui continue à entraîner des faillites d’entreprises et à avoir des conséquences directes sur l'emploi et la croissance européenne en général.
La troisième session a été entièrement consacrée au développement durable. Les thèmes évoqués ont porté sur les aides nationales pour soutenir les énergies renouvelables, l’éventualité d’un audit énergétique obligatoire pour les entreprises (proposition sur laquelle 74 % des participants ont voté contre), la transposition d’un « Circular Economy Package » au bénéfice de l’économie de l’UE (pour lequel 85 % des personnes se disent favorables), l’introduction de normes plus complexes en matière de respect de l’environnement ( 82 % des entrepreneurs craignent que celles-ci nuisent à la compétitivité globale des produits européens), l’importance des produits verts (86 % des chefs d’entreprises confirment une claire tendance à la hausse de la demande pour les produits verts, d’où l’importance pour les entreprises de disposer à l’avenir d’un cadre environnemental et sociétal favorable à la mise en place de styles de vie durables) et finalement l’introduction de critères environnementaux obligatoires au niveau des marchés publics (71 % de votants favorables).
Pour finir, la quatrième session de la journée fut dédiée aux problèmes liés au marché du travail et a donné aux entreprises présentes l’occasion de s’exprimer sur l’apprentissage professionnel. Les chefs d’entreprise ont insisté sur l’importance de lier les expériences théoriques à une formation pratique, notamment à travers des stages en entreprises. De plus, une grande majorité (94 %) des entrepreneurs s’est déclarée prête à accueillir un réfugié en tant qu’apprenti ou stagiaire au sein de leur entreprise. 94 % des votants se sont exprimés en faveur d’une intégration de l’entrepreneuriat dans l’enseignement, et ceci à tous les niveaux de l’éducation, ce qui pourrait se révéler bénéfique non seulement pour former les futurs entrepreneurs, mais également pour stimuler encore davantage l’esprit d’entreprise en Europe.
Les conclusions de cette édition de l’EPE2016 ainsi que les résultats des votes exprimés par les entrepreneurs européens, seront prochainement présentés aux institutions européennes.
Pour plus d'information:
- Résultats des votes (http://bit.ly/2eoNRoW)
- Communiqué de presse d’Eurochambres (http://bit.ly/2dzZu7A)
- Video Playlist on YouTube (https://www.youtube.com/playlist?list=PLPtQvPZw4D5c1vVYx_3N9f9WI1FSYGSn3)
- Tweets about #EPE2016 (https://storify.com/EUROCHAMBRES/european-parliament-of-enterprises-4th-edition)