Fondé à Genève, en 1805, le groupe Pictet compte aujourd'hui parmi les principaux acteurs indépendants de la gestion de fortune et de la gestion d'actifs en Europe, avec des fonds sous gestion ou en dépôt supérieurs à 361 milliards d’euros au 31 décembre 2014. Le Groupe est dirigé par sept associés, qui en sont à la fois les propriétaires et les gérants, perpétuant ainsi un mode de détention et de succession resté inchangé depuis plus de deux cents ans.
Ce principe de fonctionnement est le fondement d'une gestion collégiale, guidée par l'esprit d'entreprise, la vision à long terme et l'engagement au quotidien des associés, dont l'approche rigoureuse en matière de gestion des risques va de pair avec une gestion de bilan prudente. Outre un ratio de liquidité à court terme élevé, Pictet dispose en effet d'une dotation en fonds propres largement supérieure aux exigences réglementaires suisses, particulièrement strictes.
Pictet & Cie (Europe) S.A. a été créée en 1989 à Luxembourg et poursuit un objectif ambitieux: piloter le développement du groupe Pictet au sein de l’Union européenne. Elle est le centre d'expertise du groupe pour la conception, l’administration et la distribution de fonds de placement.
Au bénéfice d'un statut juridique de banque, Pictet & Cie (Europe) S.A. compte plus de 450 collaborateurs actifs dans les domaines de la gestion de fortune, des services aux gérants indépendants, des services de banque dépositaire, de la distribution de fonds de placement et des fonctions de support destinées aux succursales.
Les succursales et bureaux de représentation de Pictet & Cie (Europe) S.A., forts de plus de 200 collaborateurs, sont implantés en Allemagne, Espagne, France, Italie, Belgique et Pays-Bas pour l'Europe, ainsi qu'à Hong-Kong pour l'Asie.
Entretien avec Pierre Etienne, administrateur délégué de Pictet & Cie (Europe) S.A.
Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?
D’énormes défis attendent le monde de la finance. Nous capitalisons sur les profils et les compétences des personnes qui pourront accompagner ces changements. Nous nous appuyons sur l’expérience du groupe Pictet qui jouit de la compétence technique et de la polyvalence des plus grands groupes financiers, tout en conservant la flexibilité et l’esprit de pionnier de petites structures. Notre objectif est de croître quantitativement et qualitativement dans les années à venir.
Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fier ?
C’est d’avoir réussi à mettre en place à Luxembourg une excellente plateforme de structuration et d’administration de fonds, reconnue au sein du Groupe, de la place et des clients. C’est une énorme satisfaction d’être passé de zéro à près de EUR 180 milliards de fonds dans nos livres. Autre motif de satisfaction : un taux de rotation des collaborateurs très faible depuis 10 ans. Cela signifie que nos collaborateurs adhèrent à la politique de l’entreprise et à ses valeurs.
Quels sont les grands défis auxquels vous devez faire face dans votre secteur d’activité ?
Il y en a plusieurs. Pour nous développer commercialement nous devons aujourd’hui aller « chercher » les clients qui nous mettent en compétition avec leurs banques locales. Il nous faut proposer mieux et être compétitif. C’est un défi car nos coûts actuels sont, par contre, de plus en plus importants. Cette croissance des coûts provient en bonne partie des nombreuses réglementations nouvelles qui s’additionnent. Dans les années à venir, au Luxembourg, l’enjeu pour tous les acteurs de la finance sera de conserver une croissance forte assurant un bon niveau de rentabilité. Je pense que certains acteurs auront des difficultés, faute d’une taille critique suffisante, à assurer cette rentabilité.. On risque donc de les voir quitter la Place de Luxembourg. Ceux qui, par contre, dans cinq ans seront encore présents, seront mieux armés pour affronter le futur.
Si vous pouviez changer une chose dans votre secteur d’activité, quelle serait-elle ? Que pourrait faire la Chambre de Commerce en ce sens ?
Comme je le disais, une pause dans l’inflation réglementaire serait la bienvenue afin de pouvoir dédier plus de forces vives au développement des affaires. Certaines dérives du secteur financier expliquent cette « course à la règlementation ». Cependant, ces dérives n’ont très peu, voire pas, été constatées à Luxembourg, où les activités ont toujours été par nature moins risquées., Le rôle de la Chambre de Commerce est certainement de porter à l’extérieur des frontières une image positive du Luxembourg, loin des clichés trop faciles et trop fréquents. Cette image positive, par ricochet, profitera à la place financière.
En quelques dates et chiffres
- Date de création : 1805
- 3700 collaborateurs présents sur 26 sites dans le monde
- 380 collaborateurs au Luxembourg (25 recrutements en 2014 et 7 déjà en 2015)
- Investissements réalisés dans 80 pays
- Plus de 200 ans d’activité en tant que banque privée
- Faible taux de rotation du personnel (moins de 4%)
Texte: Corinne Briault - Photos: Pierre Guersing