Multi-(ent)repreneur, Claude Wagner est à la tête d'une bonne vingtaine de sociétés (il apparaît également dans de nombreux autres conseils d'administration), parmi celles-ci, Bati C (ex-Batichimie), qu'il a reprise au début des années 90, représentant plusieurs centaines d'emplois, au Luxembourg, en Allemagne avec une succursale Mosellbaustoff ouverte en 2011 et une enseigne Bati C à Thionville ouverte en 2008. On le retrouve également à la tête d'Hoffmanns (anciennement Hoffmann-Schwall négociant en bois) et d'entreprises venant compléter cette gamme (carrelage, sanitaire), Mobilier&Jardin à Dippach ou encore Citabel Sports et Intersport (vente d'articles de sports). Les enseignes Citabel et Intersport se complétant et étant déclinés dans plusieurs villes du Grand-Duché (Leudelange, Bertrange, Howald ), elles permettent de couvrir un large éventail de sports et donc de marques sportives, allant de l'escalade au fitness, en passant par le ski, le vélo, le camping, le running et la trottinette ou le golf, l'enseigne ayant un magasin dédié situé dans la zone commerciale de Howald. Le tout représentant une centaine de personnes réparties sur 6 sites au Grand-Duché.
Entretien avec Claude Wagner et Marc Galli, directeur de Citabel.
Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?
Un de nos principaux projets est l'implantation, vraisemblablement pour octobre 2016, au plus tard fin 2016, d'un magasin Citabel de quelque 900 m2 dans l'îlot " Am Duerf " actuellement en cours de réalisation et qui vise la redynamisation du centre ville de Dudelange. Nous allons proposer un concept inédit pour notre enseigne où seront représentés de multiples univers de Citabel, tant sportifs que lifestyle. Bien sûr, nous observons en permanence ce qui se fait sur le marché et les différentes opportunités qui pourraient se présenter pour renforcer notre stratégie et notre positionnement.
Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fier ?
L'idée était d'allier la passion du sport, les meilleures marques avec un public aussi large que possible. Ainsi le projet dont nous sommes le plus fiers est l'ouverture de notre premier magasin Intersport, car c'en était la concrétisation. Ensuite nous avons progressé et grâce à la reprise de Citabel, nous sommes parvenus à créer de belles synergies entre les magasins Citabel et Intersport, les équipes sont complémentaires et travaillent ensemble en restant concurrents, mais au sens positif. C'était un pari risqué et finalement tous les partis sont gagnants : marques, fournisseurs, et les clients... ainsi que le sport.
Quels sont les grands défis auxquels vous devez faire face dans votre secteur d'activité ?
Il y en a plusieurs. Nous devons faire face à une sévère concurrence venant d'Internet, surtout pour Citabel Golf. Nous avons de nombreux clients qui, il faut bien le dire, viennent dans notre magasin pour tester et regarder les produits que nous proposons et que l'on ne revoit plus car ils achètent ensuite tous leurs équipements sur différentes sites internet. La concurrence y est rude ! Puis, nous devons faire également face à une concurrence accrue venue des pays frontaliers du Luxembourg avec des enseignes qui sont apparues ces dernières années et qui n'existaient pas quand nous nous sommes établis. Des magasins comme Décathlon sont pour nous des rouleaux compresseurs en terme de concurrence, qui tire un marché vers le bas et il nous faut vraiment nous différencier pour convaincre les clients du meilleur rapport qualité/prix que nous offrons et ainsi fidéliser les sportifs. C'est un challenge mais nous relevons le défi. Enfin, nous devons aussi faire face aux phénomènes de mode, c'est un casse-tête qui demande une grande capacité d'adaptation et de gestion. Mais le plus grand des défis reste le management et le recrutement, ceci étant valable pour les enseignes de sport, mais également pour les métiers de la construction. Trouver des spécialistes est devenu très difficile, il y a un manque cruel de formations existantes.
Si vous pouviez changer une chose dans votre secteur d'activité, quelle serait-elle ? Que pourrait faire la Chambre de Commerce en ce sens ?
Pour toutes les sociétés au Luxembourg, ce qui devenu un gros problème, ce sont les terrains, pour s'implanter ou agrandir les surfaces commerciales. Acheter est devenu quasi impossible car les prix ont flambé et les baux commerciaux indexés, qui augmentent régulièrement, sont devenus difficiles à gérer. La Chambre de Commerce pourrait peut être intervenir et proposer une régulation sur ce point dans le cadre d'un projet de loi. Elle pourrait aussi peut être servir de relais pour que nous obtenions plus d'informations sur les plans sectoriels qui étaient proposés par le gouvernement et dont nous n'avons plus de nouvelles, alors que pour bon nombre de sociétés, la création de " zoning " était au départ une bonne idée. Une autre chose à revoir est sans doute la multitude de documents administratifs et autres études statistiques très fastidieuses à remplir et dont le nombre ne cesse d'augmenter avec les années. Puis, dernière chose qui permettrait aux entreprises luxembourgeoises d'être plus concurrentielles, le fait de pouvoir leur permettre de se fournir sur différents marchés et de pouvoir négocier librement quel que soit le pays. Cela serait un véritable plus pour être compétitives car actuellement, le fait de dépendre d'un pays puis d'un autre rend le business très compliqué !
Texte: Corinne Briault - Photos: Gaël Lesure