Créée en 2000, EBRC (European Business Reliance Centre) - société du Groupe POST Luxembourg, est spécialisée dans la protection et la gestion des informations sensibles et des opérations critiques.
(Visite du 25 mars 2022)
22 ans d’expérience dans la résilience et la cyber-résilience associée à des processus et des experts certifiés ont permis à EBRC de protéger les données de ses clients, de leur assurer la continuité de leurs activités ainsi que l’agilité IT nécessaire afin qu’ils puissent relever en toute sérénité les défis de la digitalisation exponentielle en cours. L’entreprise ambitionne de devenir un centre d’excellence, un centre digital de confiance européen dans la gestion et la protection des données sensibles. Le modèle d’EBRC est assez unique en Europe, puisque la société propose l’intégralité de la chaîne de valeur des services IT : du conseil, en passant par la conception des architectures, les opérations IT et cloud, la (cyber) résilience d’activités, jusqu’aux opérations de ses data centres. L’ensemble de la chaîne de services est certifié de bout en bout. Par exemple, les data centres sont certifiés Tier IV par l’Uptime Institute, la référence mondiale, qui certifie les data centres selon leur niveau de sécurité (de Tier I à Tier IV, le plus élevé, proche du « zéro défaut »). Les clients d’EBRC bénéficient ainsi d’un centre de compétences complet sur le modèle d’un « one-stop shop » pour les accompagner dans leur transformation numérique, implémenter des projets sur-mesure, et pour les clients internationaux, les aider à lancer leurs activités en Europe. Les data centres d’EBRC représentent 15000 m² d’espace IT privé ou mutualisé réparti sur le Luxembourg et bénéficiant d’un temps de latence extrêmement bas, permettant de répondre aux exigences les plus critiques de l’économie digitale. Les nombreuses certifications d’EBRC sur l’ensemble de ses activités garantissent son alignement sur les meilleures pratiques internationales.
Entretien avec Yves Reding, CEO.
Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?
Avec la pandémie et le confinement, le monde a accéléré son basculement du physique au numérique, le digital est devenu vital. La Covid a clairement mis en exergue le fait que l’Europe ne disposait pas de l’autonomie stratégique suffisante dans le domaine du numérique qui est pourtant essentiel pour l’avenir. En effet, actuellement le digital est aux mains de géants du numérique qui sont à la fois joueurs et arbitres et peuvent changer les règles du jeu quand ils veulent à leur avantage. Les données, nouvel or noir, sont souvent traitées comme des marchandises. Le monde du numérique est un far-west digital qui doit être régulé par l’Europe pour l’Europe, afin de mettre fin, entre autres, aux graves distorsions en termes de libre concurrence, d’innovation, de protection des données. La Commission européenne a ainsi affiché sa volonté de faire de la décennie qui s’ouvre la « décennie numérique » de l’Europe, afin d’en faire une puissance digitale souveraine. De nouvelles régulations sont en cours, comme les Data Services et Markets Acts, le Data Act, l’Artificial Intelligence Act... Par ailleurs, l’écosystème européen s’est mobilisé au travers du projet Gaia-X afin de construire un écosystème digital de confiance. Nos projets se greffent sur cette ambition européenne de puissance digitale de confiance. Nous nous positionnons comme un centre de confiance digital, qui accompagne les entreprises de secteurs critiques tels la finance, la santé, l’énergie, le spatial, ... et les aide à relever les défis de la digitalisation en toute sérénité. Ceci passe aussi par le renforcement géographique de notre présence physique au niveau européen, mais également par nos offres de services afin de mieux les aligner aux futurs standards, certifications et opportunités qui vont être générés par le projet Gaia-X.
Votre plus grande fierté ?
La création et le développement d’EBRC qui est aujourd’hui au cœur d’un écosystème qu’elle a aidé à construire, et ce grâce à une équipe solide qui compte actuellement plus de 360 collaborateurs au Luxembourg, en France et au Maroc. Cette équipe est une fierté car depuis plus de 20 ans, elle permet à EBRC d’accompagner ses clients dans l’ère du numérique grâce à une relation basée sur une confiance mutuelle. Pour nous, une valeur importante est celle de l’Humain, que nous souhaitons (re)mettre au cœur de la technologie.
La dernière fois que vous avez douté ?
Le développement d’EBRC n’a pas été un chemin de tout repos. Nous avons traversé de nombreuses tempêtes. Le lancement en 2000 avec la crise d’internet puis celle qui a suivi le 11 septembre, était un sacré défi. En 2008, lors de la crise financière, notre portefeuille client était très exposé au secteur financier. De chaque crise, nous sommes sortis plus forts.
Avoir un esprit d’entrepreneur, c’est quoi pour vous ?
En fait, l’esprit d’entreprendre est en chacun de nous. Il suffit de l’activer. Entreprendre ce n’est pas forcément créer une startup dans son garage et atteindre le nirvana dans la Silicon Valley ! Être un entrepreneur, c’est avoir l’envie de créer, prendre l’initiative. Entreprendre, c’est se battre pour ses idées et ses convictions, être capable de s’adapter, se réinventer, rester agile, foncer, échouer, rebondir, ne pas se laisser abattre et toujours se relever et avancer !
Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur votre activité et que pensez-vous que la Chambre de Commerce pourrait faire pour vous soutenir ?
Avec la Covid-19, tout a basculé en quelques jours dans un nouveau monde. L’économie mondiale aurait pu être paralysée par un virus mais elle a été sauvée grâce au digital. Chez EBRC, nous avons pu réagir instantanément et nous avons servi nos clients à distance, sans impact, sauf pour ce qui concernait les rencontres avec nos clients en physique. Avant cette crise, la résilience que nous prônons depuis 20 ans était réservée à un cercle d’initiés. La Covid-19 a mis en évidence, pour tous, la nécessité de penser « résilience ». Cette crise constitue un véritable changement de paradigme car le digital est devenu vital dans nos sociétés. Il s’agit aujourd’hui de se préparer aux prochaines crises et en particulier le prochain méga « Cyber-Covid », qui pourrait paralyser nos sociétés.
Concernant la Chambre de Commerce, elle nous est d’une grande aide en organisant des missions économiques qui nous permettent de rencontrer des futurs clients et qui nous ouvrent des portes que seuls nous aurions plus de mal à franchir. Des missions comme celles organisées durant l’Exposition universelle de Dubaï nous ont donné l’occasion de renforcer notre présence aux Emirats.
Photos : Emmanuel Claude / Focalize