Dès 2011, l'aventure de Concept+Partners commence à germer dans les têtes de Jérôme Bigard et Christophe Diederich. Tous deux se lancent dans un projet un peu fou, reprendre le Choco à Hollerich, un lieu dans lequel ils créent de nombreuses soirées à thèmes, alors qu'ils ne sont ni l'un ni l'autre issus du milieu de l'événementiel ou de la restauration. Mais un peu fêtards et prenant l'aventure comme un "hobby", tous deux continuant à travailler, l'un comme kinésithérapeute, l'autre comme employé dans une grande banque de la place, ils poursuivent l'aventure et se rendent compte que le concept rencontre un certain succès.
Trois ans après, ils quittent finallement leurs professions respectives et créent leur société : Concept+Partners. Ils s'implantent plus fortement dans le secteur Horesca luxembourgeois en investissant d'autres lieux, tout en gardant toujours en tête l'idée de dépoussiérer et de bousculer l'écosystème de la vie nocturne et de la restauration luxembourgeoises, qu'ils estiment tous les deux "stagnantes". À l'affût d'idées innovantes et de concepts inédits, les deux amis ont réussi le pari de faire évoluer leur société.
En cinq ans à peine, avec une recette de resto/soirée appliquée à la plupart de leurs établissements, ils ont réussi le pari de séduire et d'attirer les clients. Le réseau fonctionne sur la base de la subsidiarité puisque chaque gérant dirige lui-même ses équipes. Fort de quelques 160 personnes, le groupe s'appuie sur un ensemble de onze établissements répartis à travers tout le pays, avec chacun une identité propre : Meat Point (restaurant de viandes), Fabrik (brasserie branchée et décontractée) à Mersch, Kin Khao (thaïlandais), Brauhaus (concept autour de la bière proposant des produits régionaux) à Luxembourg, Bowls (concept healthy food) à Bertrange, Barrels (le Wine Restaurant), Schräinerei (restaurant industriel-chic) à Differdange, Siegfried (la brasserie typiquement luxembourgeoise) en centre ville ou encore la Schengener Haff (un lieu de réception unique pour mariages, fêtes d'entreprise, anniversaires, séminaires...). Sans oublier l'emblème du groupe, Hitch, face au parking du Glacis au Limpertsberg, ouvert en 2015, qui est devenu un incontournable de la vie nocturne de la capitale.
Rencontre avec Christophe Diederich et Jérôme Bigard.
Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?
Nous travaillons sur l'élaboration d'un nouveau projet à Junglinster, plutôt basé sur un concept de brasserie, mais nous ne lui avons même pas encore trouvé de nom ! Puis, nous collaborons aussi avec trois communes, sur d'autres projets de restauration externes à notre groupe. Là nous tenons davantage un rôle de "consultants".
Quelle est la réalisation dont vous êtes les plus fiers ?
Nous sommes fiers de tous nos projets ! Mais s'il fallait en choisir un, ce serait la Fabrik à Mersch, car c'est le tout premier restaurant que nous avons ouvert et lorsque nous avons décidé de le lancer en 2013, nous étions vraiment de jeunes amateurs en matière de restauration. Avec le recul, quand on y pense, c'était un peu de la folie !
Quels sont les grands défis auxquels vous devez faire face dans votre secteur d'activité ?
Le plus grand défi dans notre secteur d'activité reste le recrutement de personnel, le fait de trouver des collaborateurs qui ont une véritable passion pour nos métiers. Une fois cette étape franchie, pour fidéliser nos collaborateurs, nous leur offrons des avantages car après tout, ils sont les représentants directs du groupe Concept+Partners. Autre défi : rester à la page! Nous essayons toujours d'innover et de proposer des choses inédites à nos clients. Nos adresses doivent rester à la hauteur de leurs attentes pour qu'à la sortie de nos établissements, ils aient le sentiment d'avoir vécu un excellent moment et aient envie de revenir.
Si vous pouviez changer une chose dans votre secteur d'activité, quelle serait-elle ? Que pourrait faire la Chambre de Commerce en ce sens ?
Le gros point noir ces derniers mois, ce sont les travaux incessants sur le territoire et surtout dans la capitale. Nous sommes bien conscients du fait qu'il s'agit d'améliorer les infrastructures et la qualité de vie, mais le fait de bloquer des rues entières et les accès aux commerces pendant des mois est vraiment problématique, et pour tous les commerces ! Cela représente un manque à gagner énorme et nous avons le sentiment que les pouvoirs publics ne s'intéressent pas du tout aux conséquences que cela peut avoir comme la fermeture, le fait de devoir mettre des employés au chômage faute de chiffre d'affaires. Estce que la Chambre de Commerce ne pourrait pas appeler les différents acteurs à plus de concertation, à se rencontrer et envisager ensemble des solutions, comme par exemple des compensations financières, lorsque les travaux bloquent les activités des commerces ?
Texte: Corinne Briault - Photos: Pierre Guersing et Concept+Partners