Fruit d’une collaboration entre le ministère de l’Économie, la Zone d’Activité Régionale d’Ehlerange (ZARE) et des investisseurs privés, la House of Biohealth héberge des entreprises actives dans le domaine des biotechnologies, des TIC et des écotechnologies. (Visite du 30 octobre 2020).
Ciblant une industrie innovante à hauts besoins d’investissement en R&D, la House of Biohealth offre une solution d’hébergement clé en main aux entreprises des technologies de la santé en leur proposant des surfaces aménageables leur permettant d’être rapidement opérationnelles avec leur activité de laboratoire. La House of Biohealth est une des émanations concrètes de la stratégie de diversification économique du gouvernement, dont le secteur HealthTech est un des piliers. Actuellement, neuf entreprises (PME et TPE) et deux laboratoires de recherche publique (Luxembourg Institute of Health (LIH) et Luxembourg Centre for Systems Biomedicine (LSCB) occupent le site où sont employées environ 450 personnes. Les domaines d’activité sont variés et reflètent la diversité du secteur Health-Tech luxembourgeois, allant du diagnostic, aux dispositifs médicaux en passant par la santé digitale. La House of Biohealth devrait encore connaître plusieurs phases d’expansion, afin de constituer avec d’autres acteurs un véritable pôle à la pointe de la modernité pour tout ce qui a trait à la santé dans les années à venir. Entretien avec Jean-Paul Scheuren, administrateur.
Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?
Dès l’inauguration de la House of Biohealth, en janvier 2015, il était prévu que son développement se déroulerait en plusieurs phases. La troisième et dernière extension sera achevée en 2021, permettant d’accueillir finalement jusqu’à 600 chercheurs sur près de 9.500m² de surfaces pour laboratoires et 5.500m² de surface pour bureaux. À court terme, c’est ce projet qui nous occupe le plus. Puis, pour le plus long terme, nous travaillons sur une approche globale de la santé qui consiste à repenser l’ensemble du secteur dans une approche translationnelle – from bed to bench and back again – qui accélère le passage des fruits de la recherche dans le diagnostic et le traitement. Cette approche nécessite la participation de tous les acteurs de la santé, de la CNS aux médecins traitants en passant par les laboratoires de diagnostics et la recherche publique et privée. Nous réfléchissons à la meilleure manière de nous préparer à la médecine du futur qui sera préventive, prédictive et basée sur les données. Nous pensons que le Luxembourg doit se positionner sur ce plan, d’où également le futur pôle qui intégrera le Südspidol, l’Université et la House of Biohealth, entre autres.
Votre plus grande fierté ?
Avoir lancé la House of Biohealth, un projet ambitieux au départ mais qui, aujourd’hui, fonctionne très bien.
La dernière fois que vous avez douté ?
Très souvent, mais le doute permet de se remettre en question, d’être à l’écoute des autres et de ne pas rester borné !
Avoir un esprit d’entrepreneur, c’est quoi, pour vous ?
C’est d’avoir des idées innovantes, savoir analyser les situations existantes pour mettre en oeuvre ses projets, même si ce n’est pas toujours simple. C’est aussi être persévérant et trouver des solutions et des stratégies pour s’adapter au marché et aller de l’avant.
Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur votre activité et que pensez-vous que la Chambre de Commerce pourrait faire pour vous soutenir ?
La pandémie a démontré que les investissements consentis dans la santé et par ricochet, la House of Biohealth, étaient utiles et nécessaires. La recherche et les sociétés du secteur ont soutenu le gouvernement dans la gestion de la crise, notamment, par exemple la société Fast Track Diagnostics qui a su développer rapidement des tests PCR et en faire profiter le Large Scale Testing. Cela a permis à tous de se rendre compte que si l’on mise sur la science et ses acteurs, on peut apporter des réponses rapides à certaines situations.
TEXTE Corinne Briault - PHOTOS Emmanuel Claude / Focalize