La banque privée basée au Luxembourg met en évidence les dynamiques qui animeront l'économie mondiale, les marchés financiers et les principales classes d'actifs en 2025 et au-delà.
Après une période de 12 mois au cours de laquelle l’économie mondiale a fait preuve d'une résistance surprenante, les perspectives pour 2025 suggèrent un retour à une croissance plus normalisée. Cette croissance devrait être alimentée par les États-Unis, lesquels devraient enregistrer une progression annuelle du PIB de 2,5 %, le Royaume-Uni et la zone euro restant en retrait avec respectivement 1,5 % et 0,8 %.
Dans un contexte de ralentissement de l'inflation, les banques centrales poursuivront leur politique d'abaissement des taux, laquelle devrait conduire à une normalisation des taux d'intérêt autour de 3,5 % aux États-Unis et au Royaume-Uni, et de 2 % dans la zone euro. Il est donc probable que les rendements des liquidités diminueront, renforçant ainsi les incitations à investir ailleurs.
Parallèlement, la croissance de l'économie chinoise devrait se poursuivre en dépit de difficultés structurelles persistantes, notamment liées à l'immobilier et à la situation démographique, tandis que les droits de douane potentiels de l'administration Trump menacent de peser sur les flux commerciaux mondiaux.
Telles sont les attentes de Daniele Antonucci, Chief Investment Officer de Quintet Private Bank, qui a dévoilé aujourd'hui ses prévisions annuelles pour l'économie mondiale, les marchés financiers et les principales classes d'actifs.
« L'année 2024 a été un véritable concentré d'imprévisibilité », a déclaré M. Antonucci. « Les États-Unis ont évité la récession malgré les craintes initiales tandis que la zone euro et le Royaume-Uni n'ont accusé qu'un léger ralentissement et que la Chine a repris des couleurs vers la fin de l'année. Malgré quelques pics de volatilité sur les marchés, l'année 2024 a été globalement marquée par la croissance, alimentée en grande partie par des thèmes structurels, dont l'essor rapide des nouvelles technologies. »
Soulignant le potentiel transformateur de l'intelligence artificielle comme l'une des tendances à suivre en 2025, il a ajouté : « Plutôt que de privilégier des thématiques technologiques restreintes, nous pensons que les gagnants de demain seront des bénéficiaires plus généraux de l'IA qui déploieront cette technologie pour acquérir un avantage concurrentiel. Les diagnostics médicaux, les chaînes d'approvisionnement de l'économie circulaire qui valorisent les ressources et réduisent les déchets, ou encore les infrastructures telles que les centres de données et les réseaux électriques de nouvelle génération sont autant d'exemples de la manière dont l'innovation à long terme sera stimulée par l'IA. »
En ce qui concerne les perspectives d'investissement à l'échelle mondiale, M. Antonucci a précisé que la banque privée basée au Luxembourg continuera à surpondérer les actions, avec une préférence pour les valeurs américaines. L'exposition aux valeurs européennes a été ramenée à neutre pour tenir compte des risques baissiers liés, par exemple, à l'augmentation des droits de douane. De même, Quintet est tactiquement neutre vis-à-vis des actifs émergents, y compris actions et obligations, en raison de craintes similaires concernant les tensions sino-américaines ainsi que les préoccupations relatives à l'inflation et à la hausse des taux au Brésil.
Parmi les titres obligataires, il a souligné que les obligations, tout comme l'or, pouvaient jouer un rôle capital dans la diversification des risques et que leur valorisation pouvait, dans certains cas, se révéler attrayante.
« Nous renforçons notre exposition aux obligations d'État européennes, en continuant à privilégier les titres à courte échéance, et aux bons du Trésor américain, tout en restant sous-pondérés sur ces derniers compte tenu des inquiétudes budgétaires », a indiqué M. Antonucci. « Nous réduisons également notre exposition aux titres de créance d'entreprises européennes et américaines de qualité Investment Grade car nous estimons que les niveaux de valorisation ne compensent pas les risques de manière adéquate. Enfin, dans la mesure où les politiques budgétaires américaines risquent de devenir plus inflationnistes, nous échangeons nos obligations américaines à courte terme protégées contre l'inflation pour des obligations du même ordre à plus longue terme. »
Quant aux devises, malgré un écart de taux corrigé de l'inflation qui laisse présager un tassement du billet vert, le Chief Investment Officer de Quintet table sur un dollar fort à court terme face à l'euro et à la livre sterling.